Les présidents d’Amnesty menottés devant l’ambassade de Turquie

Les présidents d’Amnesty Belgique francophone et Amnesty Vlaanderen se sont fait menotter jeudi à 11h30 devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles. Ils demandent la libération immédiate de Taner Kilic, le président de la section turque d’Amnesty, inculpé le 9 juin “sans aucune preuve” d’appartenance à l’organisation Fethullah Gülen, que le gouvernement turc accuse d’avoir fomenté le coup d’Etat manqué de l’an dernier.

“Taner a fait appel de la décision de le maintenir en détention jusqu’à son procès. Nous saurons en principe la semaine prochaine si cet appel est accepté”, a expliqué Jenny Vanderlinden, coordinatrice Turquie d’Amnesty International en Belgique francophone.

Pour faire pression, outre une pétition, Amnesty International organise des actions dans plusieurs pays ce jeudi.

A Bruxelles, François Graas, le président de la section belge francophone depuis 2014, Rik Vereecken, son homologue de la section flamande, ainsi que les anciens présidents Vincent Forest et Willy Laes, se sont fait menotter face à l’ambassade turque.

Taner Kilic est un défenseur des droits humains, qui n’est “ni un partisan ni un adepte du mouvement Gülen et a même critiqué le rôle du mouvement en Turquie”, clame Amnesty International. D’après les autorités turques, il aurait téléchargé Bylock, une application de messagerie mobile sécurisée utilisée par les adeptes de Fethullah Gülen.

Mais “Taner n’a aucun lien avec cette organisation, et ce n’est certainement pas un terroriste. Il nie tout à fait avoir téléchargé ou utilisé l’application Bylock. Actuellement en Turquie, toutes les voix dissidentes sont réduites au silence. Nous pensons que l’arrestation de Taner rentre dans le cadre de ces répressions plutôt qu’autre chose”, déplore Mme Vanderlinden.

Taner Kilic préside le conseil d’administration d’Amnesty International Turquie depuis 2014. Auparavant, il a fait partie du bureau exécutif de l’association à plusieurs reprises.

Depuis le putsch avorté de juillet 2016, environ 50.000 personnes ont été arrêtées en Turquie et plus de 100.000 limogées ou suspendues, notamment des militaires, des magistrats et des enseignants.

(Belga/Photo : Clémence Dumont)

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15 juin 2017 - 13h46
Modifié le 15 juin 2017 - 14h24