Luc Hennart tire à son tour la sonnette d’alarme à propos du corps de sécurité
Des détenus ne peuvent plus se présenter aux audiences à Bruxelles, a dénoncé le président du tribunal francophone de première instance, Luc Hennart, dans un entretien accordé au Standaard. “Je commence à penser que le ministre de la Justice laisse aller le corps de sécurité à vau l’eau pour pousser les vidéoconférences et les audiences en prison”, a-t-il expliqué.
À la suite de l’évasion de détenus de la Cour d’appel d’Anvers, le président de celle-ci et le bourgmestre de la ville, Bart De Wever, s’étaient montrés très critiques à l’égard du corps de sécurité qui accompagne le transfèrement des détenus, un corps qui dépend du SPF Justice. L’incident avait créé la polémique entre M. De Wever et le ministre de la Justice, Koen Geens. À cette occasion, le bourgmestre de la métropole avait comparé les moyens accordés au corps de sécurité à Bruxelles, où les effectifs seraient complets d’après lui, par rapport aux autres juridictions.
“Une solution ou on ne pourra plus traiter d’affaires”
M. Hennart s’est inscrit en faux contre cette affirmation : “Depuis deux, trois semaines, nous sommes confrontés à nouveau à de grandes difficultés pour les audiences correctionnelles, avec toutes les conséquences qui en découlent. Beaucoup de signaux ont déjà été émis mais il n’y a jamais eu de solution structurelle. Soit, il y en a une rapidement, soit c’est fini et on ne pourra plus traiter d’affaires à Bruxelles. Je trouverais ça très regrettable, cela ne peut pas être le but mais il y a des limites. Je suis de plus en plus convaincu qu’il faudra un jour donner un signal très clair s’il n’y a pas de solution structurelle”.
Le ministre de la Justice veut renforcer les moyens du corps de sécurité à partir du mois de septembre. Le cadre est constitué actuellement de 422 agents, qui passeront au nombre de 440. L’an passé, la Chambre a approuvé une proposition de loi d’une députée N-VA qui autorise les auditions par videoconférence. Le texte n’est pas encore d’application. Un recours est pendant devant la Cour constitutionnelle. Le ministre attend l’issue de la procédure avant de réaliser les investissements nécessaires, a-t-on indiqué au cabinet de M. Geens.
Belga, photo Belga/Laurie Dieffembacq