“Comment réagir face à une personne radicalisée?”, un livre lance des pistes d’actions

“Comment réagir face à une personne radicalisée?”. Laura Passoni, une Belge qui a vécu neuf mois en Syrie en tant que femme de combattant avant de s’enfuir, tente de répondre à cette question dans un livre co-écrit avec l’historien des religions Hicham Abdel Gawad, paru aux éditions La Boîte à Pandore. Cet ouvrage est le fruit d’une année de rencontres avec 1.253 élèves du secondaire.

“Tout a commencé à l’issue d’une conférence donnée par Hicham à l’UCL”, raconte celle qui est partie en Syrie en juin 2014 et qui a raconté son histoire dans un précédent livre. “Je l’ai retrouvé ensuite dans un café de Louvain-la-Neuve et je l’ai interpellé sur plusieurs versets du Coran utilisés par les recruteurs du groupe État islamique. La discussion a duré 2h30. Nous nous sommes alors dits que ce débat devait faire l’objet d’un livre. Nous nous sommes alors rendus dans les écoles. Cet ouvrage est le résultat de notre recherche-action.” Ce livre offre un double regard, vécu et analytique, selon Hicham Abdel Gawad. Il aborde des questions telles que la violence, l’esclavage, la mixité ou encore l’identité. Il analyse les faits et les questionnements en trois temps: clarification, déconstruction puis actions concrètes possibles. “Ce livre ne propose pas de recette miracle, mais bien des hypothèses vraisemblables. Il aide à un cheminement vers un rapport au réel complexe.” Face à une personne qui tient des propos que l’on pourrait qualifier de radicaux, l’auteur voit trois attitudes à adopter. Tout d’abord, pas de tabous. Ensuite, prendre au sérieux ce que le jeune dit. Et, enfin, être très concret dans ses réflexions. “La première question que me posaient les élèves était de savoir si j’étais toujours musulmane”, ajoute Laura Passoni. “Oui, je le reste. Cela les a beaucoup rassurés. On peut continuer à être musulman malgré Daech. Dans les écoles, j’ai vu des changements de comportements et d’idées. Ces jeunes ont besoin d’écoute et de libération de la parole.” Hicham Abdel Gawad a par ailleurs annoncé la création d’un Centre de Formation aux faits Religieux en Société, le “Ceforelis”, dont il sera le directeur.

Belga

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21 septembre 2017 - 15h02
Modifié le 21 septembre 2017 - 15h02