Les travailleurs du Samusocial s’inquiètent pour leur avenir et protestent contre le possible retour de Pascal Peraïta
Une dizaine de travailleurs du Samusocial ont observé un arrêt de travail d’une heure entre 10h00 et 11h00 ce vendredi matin au centre Poincaré. Ils protestent contre le retour de leur ancienne directrice, Pascale Peraïta. Le personnel a également manifesté son inquiétude pour l’avenir de l’organisation d’aide aux sans-abri. “Nous sommes dans l’incertitude la plus totale. Nous avons peur pour l’avenir de nos emplois”, a témoigné Jean-Félix Moshi, délégué syndical FGTB.
Les travailleurs du Samusocial, appuyés par les délégués syndicaux, ont insisté sur l’importance de cette action symbolique pour attirer l’attention sur le sort du Samusocial et de son personnel. “On fait l’amalgame entre les travailleurs et le scandale qui a secoué le Samusocial. Cette situation est très difficile parce que notre travail n’a pas changé. Nous sommes des travailleurs sociaux et de nombreuses personnes ont besoin de nous”, explique Gaby, un délégué syndical FGTB.
Le personnel présent explique que seule une dizaine de personnes ont pu participer à l’action, faute d’effectifs. “Le reste de l’équipe doit assurer un service minimum. Une heure d’arrêt de travail, c’est tout ce que l’on peut se permettre”, souligne une travailleuse.
Les travailleurs tiennent à dénoncer leurs conditions de travail. Depuis l’éclatement de l’affaire, ils expliquent en effet que de nombreux contrats n’ont pas été renouvelés. “Cela date du scandale. Nous travaillions avec le double d’effectifs auparavant. Le moral étant entamé, certains ont pris des congés maladie. Ce qui résulte sur un manque d’effectifs alors que l’affluence dans les centres ne change pas”, regrette le dénommé Gaby.
Avec la mise en place du nouveau conseil d’administration, le personnel espère “sortir du flou” et recevoir des directives claires avant l’enclenchement du “Plan Hiver” à la mi-novembre. “Nous avons besoin d’un budget avant le ‘Plan Hiver'”, soulignent les travailleurs.
Le centre Poincaré est l’un des quatre centres du Samusocial à Bruxelles. Il compte une vingtaine de personnes qui y travaillent de jour, comme de nuit. L’ex-directrice de l’association, Pascale Peraïta, n’a finalement pas fait son retour au Samusocial vendredi, contrairement à ce qu’avait indiqué son avocat plus tôt dans la semaine. Via son avocat, Mme Peraïta avait fait part de son intention de reprendre sa fonction de directrice de l’association, une fonction de laquelle elle avait pris un congé sans solde en 2013, à l’occasion de son accession à la présidence du CPAS de la Ville de Bruxelles.
Des négociations sont en cours entre son avocat et le conseil désigné par le nouveau conseil d’administration du Samusocial depuis son installation, mardi denier. (avec Belga)
- Reportage de Jean-Christophe Pesesse et Nicolas Scheenaerts