Des nouvelles mesures en Wallonie et à Bruxelles pour favoriser la réinsertion des détenus
Le ministre des Maisons de Justice de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rachid Madrane (PS), accompagné des ministres de la FWB, de la Région wallonne et de la Cocof compétents, a présenté ce lundi de nouvelles mesures destinées à favoriser la réinsertion des détenus, et à mieux coordonner les politiques d’intervention en lien avec le milieu carcéral.
Les différentes institutions de Wallonie et de Bruxelles se sont réunies ce lundi à l’occasion d’une Conférence interministérielle sur la coordination des politiques d’intervention en lien avec le milieu carcéral. Le but était notamment de formuler un nouveau projet politique sur la réinsertion des détenus. Les différents ministres présents ont notamment fait le suivi des mesures annoncées en 2016 et proposer de nouveaux projets pour assurer cette réinsertion via la formation, l’enseignement, le sport ou encore la culture.
Les initiatives des différents ministres francophones en charge du dossier arrivent alors qu’un retard par rapport aux projets réalisés en Flandre a été signalé par l’opposition.
Rachid Madrane (PS), en charge de la coordination de la Conférence interministérielle, a présenté ces mesures en présence de la ministre-présidente de la Cocof Fadila Laanan (DéFI), du ministre de la Formation professionnelle à la Cocof Didier Gosuin (DéFI), de la ministre de l’Action sociale à la Cocof Céline Fremault (cdH), de la ministre de la Politique de la santé à la Cocof Cécile Jodogne (DéFI), de la ministre de l’Enseignement de promotion sociale à la FWB Isabelle Simonis (PS), de la ministre de la Santé et de l’Action sociale à la Région wallonne Alda Greoli (cdH) et du ministre de l’Emploi et de la Formation à la Région wallonne Pierre-Yves Jeholet (PS).
Un tiers des détenus bruxellois suivent une formation
Grâce à ces efforts, l’offre de formations dans les prisons sera augmentée. Il devrait ainsi être possible pour un plus grand nombre de détenus d’y apprendre un métier, voire des langues. Les détenus détenteurs de compétences pourront les faire valider, avec un potentiel diplôme à la clé. Une nouvelle structure, le SARJEPS, servira de guichet unique pour l’offre de formations en milieu carcéral en Fédération Wallonie-Bruxelles.
“Il s’agit de valoriser le temps passé en détention pour apprendre un métier”, souligne Isabelle Simonis (PS), ministre en charge de l’enseignement de Promotion sociale. Un tiers des détenus à Bruxelles, et un quart des prisonniers wallons, suivent aujourd’hui des formations au cours de leur incarcération, mais l’objectif est d’augmenter ces pourcentages à l’avenir.
Outre la formation, le plan commun vise aussi à augmenter l’offre culturelle en prison. Plusieurs projets locaux seront ainsi soutenus financièrement, comme un cours d’impro à la prison de Jamioulx, un spectacle de la Monnaie à la prison de Saint-Gilles, un projet média avec l’agence Alter à la prison de Mons, ou encore la création de bibliothèques, etc. D’autres projets visent, eux, à stimuler la pratique du sport derrière les barreaux. L’Adeps mettra ainsi à disposition des prisons du matériel – ainsi que des moniteurs – pour assurer différentes séances de sport.
Le plan d’action comporte également un volet relatif à la prévention des maladies transmissibles (Sida notamment), ainsi qu’en matière de santé mentale. Le taux de suicide est en effet huit fois plus élevé en prison que dans le reste de la société. (avec Belga)
- Interview de Sabine Ringelheim et Thierry Dubocquet.