Un jeune Bruxellois sur cinq est un “Neet”, sans emploi ni formation : rencontre avec deux d’entre eux
À Bruxelles, près d’un jeune de 18 à 24 ans sur cinq (19,8 %) est un “Neet” (not in education, employment or training), un terme qui désigne chez les statisticiens quelqu’un qui n’est ni étudiant, ni employé, ni stagiaire, se retrouvant dans une zone floue entre monde de l’école et du travail. Nous en avons rencontré deux d’entre eux.
Comme l’explique le quotidien Le Soir, qui dévoile ces statistiques, les “Neet” sont donc des jeunes entre 18 et 24 ans qui ne suivent actuellement ni enseignement, ni formation et ne sont pas à l’emploi. Ainsi, en Région bruxelloise, près de la moitié des “Neet” détient au moins un diplôme du secondaire supérieur. Et certains peuvent simplement être récemment sortis des études, sans avoir trouvé d’emploi directement après leur diplôme.
À titre de comparaison, le taux de “Neet” en Wallonie est de 16,4% et de 9,8 % en Flandre, selon les chiffres de 2016, révélés par Eurostat. “C’est préoccupant car ce sont des jeunes sans beaucoup de perspectives occupationnelles valorisables à court terme. Les chiffres cachent certainement des citoyens qui vont galérer quelques mois avant de repartir mais, socialement, ce sont des gens qui risquent de devenir un jour dépendants. Or, le redressement de la Wallonie et de Bruxelles passe par une amélioration de ces données, et donc de notre système éducatif”, commente Julien Nicaise, sociologue et directeur de l’Ares, la Fédération des institutions d’enseignement supérieur.
Parmi les Neet, on retrouve prioritairement des jeunes ayant un faible niveau d’éducation (scolaire). En effet, une des causes est “la sortie du secondaire sans qualification”, souligne Julien Nicaise. Le taux de redoublement est également pointé du doigt, qui “entraîne un décrochage scolaire, qui lui-même peut alimenter une sous-qualification des jeunes à la sortie de l’enseignement obligatoire”.
“Il faut impérativement endiguer le redoublement”, ajoute-t-il. Pour faire baisser la part de “Neet”, “il suffirait d’améliorer de quelques points notre taux de diplômés du secondaire et l’accès à une formation”, assure-t-il. Mais selon Julien Nicaise, le taux de “Neet” baisse à Bruxelles baisse sensiblement depuis 2013. “Les politiques publiques traitent mieux et plus précisément le phénomène ces dernières années, notamment via la garantie jeunesse décidée en 2013″, estime-t-il.
Gr.I. avec Belga – Photo : Belga/Thierry Roge
- Reportage d’Alexis Gonzalez et Thierry Dubocquet