Les petits francophones, bons derniers de la classe européenne en lecture
Les capacités de lecture des jeunes francophones de Belgique ont régressé au cours des cinq dernières années, plaçant la Fédération Wallonie-Bruxelles en dernière place de l’Union européenne et des pays développés, selon les résultats du Programme international d’évaluation des compétences en lecture (PIRLS 2016) publié mardi.
Les jeunes francophones n’y engrangent qu’un résultat moyen de 497 points, en retrait de 9 points par rapport à une étude similaire réalisée en 2011. La Fédération Wallonie-Bruxelles se classe ainsi bien en-dessous de la moyenne des pays de référence (542 points), et derrière la Flandre (525 points). Dans un communiqué, la ministre de l’Education Marie-Marie Schyns a qualifié ces résultats, qui corroborent ceux livrés récemment par les études Pisa de l’OCDE, d'”insatisfaisants”.
Les chiffres pour la Fédération Wallonie-Bruxelles montrent une forte disparité de résultats entre petits francophones selon leur genre, leur retard scolaire et leur origine sociale. Les garçons disposent ainsi d’une moins bonne capacité de lecture que les filles.
“Ce n’est hélas pas une vraie surprise“, a réagi la cheffe de groupe Ecolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. “Cela confirme les résultats PISA sur le niveau global mais surtout sur les inégalités scolaires qui sont intolérables“. Pour les écologistes, l’enquête confirme la nécessité pour les enfants de bien maîtriser la langue de l’enseignement dès le début de la scolarité. “Il faut donc mettre la priorité sur le renforcement et la qualité de l’accueil en maternelles ainsi que sur la formation des enseignants en ce sens“, selon Barbara Trachte.
L’opposition MR en Fédération Wallonie-Bruxelles a vertement dénoncé mardi l’attitude de la ministre de l’Education, Marie-Martine Schyns (cdH), face au piètre niveau de lecture des jeunes francophones révélé par une étude internationale (PIRLS 2016).
Au-delà des résultats “consternants” révélés par l’enquête, “le plus catastrophique est la façon dont la ministre s’en lave les mains!“, dénoncent les réformateurs dans un communiqué. “Cela fait déjà un certain temps que le groupe MR dénonce son abandon de gouvernance aux groupes de travail du Pacte d’excellence, mais cette fois, c’est le point de non-retour“, tonne leur cheffe de file au Parlement de la Fédération, Françoise Bertieaux. “Face à ces mauvais résultats, la ministre se tourne, une fois encore, vers les groupes de travail du Pacte pour ‘en tenir compte‘, et à qui ‘ces analyses seront utiles‘. On croit rêver! Sur une réforme aussi importante que le Pacte d’excellence, que l’on concerte les acteurs de terrain est normal, voire crucial. Mais ensuite, un ministre se doit de prendre ses responsabilités en prenant – parfois en tranchant – les mesures censées répondre aux lacunes observées. Il est clair que désormais Mme Schyns a démissionné de toute responsabilité ministérielle“, juge Françoise Bertieaux. Pour le MR, le gouvernement de la Fédération doit absolument mettre la priorité sur le renforcement des apprentissages de base (lire, écrire, compter), notamment en instaurant la remédiation immédiate dès le primaire. Cette enquête PIRLS ne fait, selon lui, que confirmer des constats “connus et reconnus” depuis des années, à savoir les meilleures prestations des filles et la dualité de l’enseignement entre élèves favorisés et défavorisés. “Mais quelles mesures ont été prises depuis dix ans pour y remédier? “, interroge le MR. “Il est connu que certaines écoles concentrent une majorité d’élèves qui rencontrent des problèmes d’apprentissage, mais ce gouvernement a choisi de cacher sous le tapis les difficultés de ces écoles plutôt que de mettre en place un vrai programme d’accompagnement“, conclut le communiqué. (Belga)