Tasers testés dans les zones de police: Amnesty appelle à la prudence

Amnesty International appelle mercredi à la plus grande prudence dans l’utilisation du pistolet à impulsion électrique, réagissant ainsi à l’annonce du ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, du test de ces tasers dans 14 zones de police. L’ONG de défense des droits de l’Homme souligne qu’aucun cadre légal n’existe pour l’utilisation de telles armes. “Cela peut avoir de lourdes conséquences pour les agents eux-mêmes et peut aussi mener à des abus”, dénonce Wies De Graeve, directeur du pendant flamand de l’organisation.

“Les pistolets à impulsion électrique sont dangereux et peuvent causer de graves blessures. Leur utilisation peut même être fatale. C’est pourquoi elle doit être légalement encadrée. Le recours au taser ne devrait être autorisé que lorsque la vie est menacée et qu’aucune autre solution n’est possible”, soutient M. De Graeve. L’ONG estime en outre que ces armes ne devraient pas être utilisées directement sur le corps car cela génère une douleur intense et provoque souvent une résistance supplémentaire. “Il est très douteux que cela soit nécessaire pour le maintien légitime de l’ordre public. (…) Des abus sont possibles”, affirme le directeur d’Amnesty.

L’organisation souligne qu’elle “possède de nombreux cas documentés dans lesquels, par exemple, des personnes déjà attachées sont électrocutées pour le simple plaisir d’infliger de la souffrance”. Il ressort par ailleurs d’études menées dans des pays où les forces de l’ordre utilisent les tasers depuis longtemps que la sécurité n’est pas mieux garantie. Ainsi, aux Etats-Unis, plusieurs centaines de décès étaient liés à l’utilisation d’un pistolet à impulsion électrique. Amnesty appelle à ce que tout agent qui utilise une telle arme soit correctement formé à son utilisation et déconseille d’introduire les tasers dans l’équipement de base des policiers. Enfin, l’organisation souligne que le Comité contre la torture des Nations Unies avait déjà réprimandé la Belgique en 2014 car l’utilisation des tasers n’était pas suffisamment réglementée. “Il est irresponsable pour la Belgique de franchir une étape supplémentaire sans d’abord mettre en œuvre les recommandations de l’Onu”, conclut M. De Graeve.

Belga

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06 décembre 2017 - 19h29
Modifié le 06 décembre 2017 - 19h29