Malbouffe, tabac, stress,… 8 des 10 médicaments les plus remboursés sont liés à notre mode de vie
Sur les dix médicaments les plus remboursés par l’Inami, huit dépendent de nos habitudes de vie et de notre environnement, pointe vendredi la Mutualité Chrétiennes (MC) dans son nouveau top 10. Tabagisme, obésité, manque d’activité physique, stress ou mauvaise alimentation augmentent en effet la consommation de ces têtes de liste que sont les antiacides, les anticholestérols ou encore les antidépresseurs.
“La consommation de huit de ces dix médicaments est liée, pour une part non négligeable parfois, à nos (mauvaises) habitudes de vie mais aussi à un environnement qui est loin d’être favorable”, explique Jean Hermesse, secrétaire général de la MC. L’hygiène de vie des patients représente ainsi un facteur-clef de cette consommation médicamenteuse mais les politiques mises en place par les autorités jouent également un rôle.
Si nonante pourcent des personnes traitées pour une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) sont en effet d’anciens (gros) fumeurs, “décrocher de la cigarette reste difficile”, tempère Jean Hermesse. “Raison de plus pour créer un contexte favorable avec, par exemple, des accises sur le tabac réellement dissuasives, l’interdiction de publicité sous quelque forme que ce soit et l’interdiction de vente aux jeunes de moins de 18 ans avec l’espoir de voir émerger une génération sans tabac.”
L’alimentation pointée du doigt
L’alimentation constitue un autre point sensible de notre mode de vie. L’obésité est ainsi à l’origine de 80% des diabètes de type 2. Cependant, malgré ses efforts, le consommateur n’a pas toujours toutes les clefs en main pour choisir des produits sains. La MC demande ainsi qu’une mention simple et claire des teneurs en sucres, des graisses et du sel soit apposée sur les aliments, “via un système de codes couleurs, par exemple”.
Sans oublier que les habitudes de vie sont également liées au niveau d’instruction et aux ressources financières de chacun. “Selon un récent rapport de la Commission européenne, ce sont en général les personnes à faible niveau de revenus et/ou d’éducation qui sont le plus à risque”, souligne M. Hermesse.
En 2016, l’Inami a remboursé pour plus de 2,6 milliards d’euros de médicaments vendus en officines. Les huit remèdes pointés par la Mutualité Chrétienne représentent près de la moitié de cette somme.
Belga, photos : Belga