“Avec ce projet de loi, on tente de créer un climat de terreur” : le cri du cœur d’une hébergeuse de réfugiés

Virginie Jacques accueille des réfugiés et migrants en transit à son domicile depuis plusieurs mois. Fin novembre, elle apprend le décès d’un des jeunes qu’elle hébergeait alors qu’il tentait de franchir la frontière vers l’Angleterre. Suite à cet épisode, elle dit avoir subi des pressions de la police. 

Le 24 novembre, Virginie apprenait le décès de Dejen alors qu’elle n’avait plus de nouvelles de lui depuis 20 jours. Suite à cette nouvelle, la police l’a soumise à un interrogatoire car il semblerait que Moran, un autre migrant qu’elle hébergeait, se trouvait avec Dejen le jour de sa mort. “J’avais acheté deux cartes sim et l’une des cartes a été traqué par la police. À partir de ce moment, j’ai reçu des pressions pour livrer Moran et le convaincre de témoigner”, explique Virginie. Finalement, Moran a été arrêté et interrogé avant d’être finalement libéré. Depuis lors, il s’est enfui vers l’Angleterre.

Climat de terreur

Cette expérience a marqué cette professeure qui, malgré cette expérience traumatisante, continue d’héberger des migrants chez elle. Le projet de loi concernant les visites domiciliaires ne lui fait pas peur. “Pour l’instant, j’héberge 5 personnes. Je continue car je suis en colère contre la politique d’asile en Belgique. Avec ce projet de loi, on crée un climat de terreur en criminalisant les sans papiers et en faisant peur aux hébergeurs. C’est un gros épouvantail pour la démocratie et les droits humains”, précise-t-elle.

Virginie Jacques (à gauche) accompagné de Dejen (à droite)

A.G.

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25 janvier 2018 - 16h45
Modifié le 25 janvier 2018 - 16h59