Selon une étude, les ados belges consomment trop d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires
Une étude d’Eurostat montrait déjà en 2014 que les adolescents belges étaient les plus gros consommateurs de médicaments au sein de l’Union européenne.
Les adolescents belges prennent trop de médicaments, estiment mardi les Mutualités Libres sur base d’une étude. Ils y recourent de manière trop “banale”, et leur consommation d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires, notamment, est trop importante. Les effets secondaires dommageables de certains médicaments sont en outre ignorés, souligne-t-on.
En 2014, une enquête menée par l’office européen de statistiques Eurostat dans 30 pays montrait que la plus grande proportion de jeunes consommateurs (15-24 ans) de médicaments se trouvait en Belgique, rappellent les Mutualités Libres. La situation n’avait pas évolué en 2016. Cette année-là, 30% des adolescents ont pris des antibiotiques pendant 23 jours en moyenne, un chiffre “considérable” qui vient confirmer que leur usage “résiste à tout dans notre pays, même aux campagnes de sensibilisation”, commentent les auteurs de l’étude.
“Des molécules puissantes banalisées”
Arrivent en deuxième position les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène, consommés par près d’un adolescent sur cinq (19%) alors qu’ils entraînent des effets secondaires “nombreux, fréquents et parfois dangereux”. “Les jeunes Belges consomment des AINS sur prescription en moyenne 20 jours par an, mais l’usage réel est probablement beaucoup plus important. Ces molécules puissantes sont banalisées, en vente libre et présentes dans quasi toutes les pharmacies familiales”, s’inquiètent les Mutualités. Enfin, l’usage des antiallergiques (9,6%) et des antiasthmatiques (7,3%) est “plutôt stable, mais reste élevé”, constatent les auteurs de l’étude.
L’analyse des résultats “confirme la tendance très contemporaine à médicaliser les difficultés de l’existence, particulièrement aiguës pendant l’adolescence et la faible tolérance face aux douleurs du quotidien”, concluent les Mutualités Libres. Celles-ci recommandent dès lors d’éviter l’automédication et de prendre davantage en considération les moyens non-médicamenteux.
Avec Belga – Photo : illustration Belga/Virginie Lefour