Pacte d’excellence : Schyns défend son projet de nouvelle grille horaire au Parlement

La ministre de l’Education Marie-Martine Schyns (cdH) a présenté jeudi en commission du Parlement son projet de nouvelle grille horaire pour le futur tronc commun que devraient progressivement suivre tous les enfants de 3 à 15 ans à partir de 2020 en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Source de vifs débats dans la communauté éducative, la réforme du tronc commun est l’une des mesures-phares issues du Pacte pour un enseignement d’excellence, qui vise à améliorer les performances -aujourd’hui très médiocres au regard de différentes études internationales- de l’école francophone. Ces changements, qui rallongeront notamment d’une année (jusqu’en fin de 3e secondaire) le tronc commun, visent entre autres à renforcer les savoirs de base (lire, écrire, compter) tout en s’ouvrant à de nouveaux domaines d’apprentissages (numérique, créativité artistique, …).

Dans le fondamental (enseignement maternel et primaire), la nouvelle grille, qui sera “indicative”, a indiqué Marie-Martine Schyns, met l’accent sur l’enseignement du français et des mathématiques, tout en introduisant une première langue étrangère dès la 3e primaire. Elle prévoit aussi davantage d’éducation physique qu’aujourd’hui, ainsi qu’un accompagnement personnalisé pour les élèves en difficultés. Jeudi en commission, plusieurs députés -de la majorité notamment- ont déploré que cette grille dans le fondamental n’ait qu’une simple valeur indicative, ce qui selon eux, pourrait conduire à de grandes disparités de formation d’une école à une autre, nuisant ainsi à l’homogénéité d’un tronc qui se veut pourtant commun. Face aux députés, la ministre s’est efforcée de dissiper ces craintes. Même si la grille est indicative, les écoles devront malgré tout respecter les volumes horaires annuels prévus pour chaque matière, ainsi que les objectifs fixés par les référentiels des cours. Les écoles disposeront néanmoins d’une grande flexibilité pour l’organisation, semaine après semaine, de ces différents enseignements, a-t-elle expliqué.

Pour les trois années du secondaire, une grille “de référence” de 34 périodes par semaine a été élaborée. Ici aussi, les écoles disposeront d’une certaine latitude dans l’organisation de leurs cours. Trois voies leur sont offertes: soit maintenir des cours de 50 minutes comme c’est le cas aujourd’hui dans la plupart des écoles, soit regrouper les cours en blocs de 90 minutes, ou alors mettre en oeuvre un système “d’apprentissages concentrés“, où les écoles pourront insérer dans leur calendrier classique différentes semaines (ou des journées voire des demi-journées) dévolues à une activité polytechnique, artistique ou sportive. Source d’une vive polémique ces dernières semaines entre profs d’histoire et de géographie, la ministre s’est aussi expliquée mercredi sur sa volonté de réorganiser les cours de sciences humaines et sociales dans le secondaire, les enseignants concernés redoutant les effets de la réforme. Ici aussi, les écoles pourront décider elles-mêmes si elles organisent ces cours dans un cursus unique intégré -comme c’est déjà le cas dans le réseau libre de l’enseignement secondaire, a rappelé Marie-Martine Schyns -, ou si ces trois matières auront chacune leur cours propre. “Sur cette question, il n’y a pas d’accord entre les différents acteurs de terrain“, a reconnu jeudi la ministre. Toutefois, que les écoles choisissent une voie ou l’autre, les objectifs à atteindre par année d’enseignement et par discipline, seront les mêmes pour tous les établissements, a-t-elle insisté.

Le référentiel du cours de sciences humaines -en cours d’élaboration- sera très précis à cet égard, tant pour l’histoire, la géographie que les sciences sociales et économiques, a-t-elle promis mercredi. Face au mécontentement d’une partie du Parlement -qui estime avoir été tenu trop à l’écart du vaste chantier du Pacte d’excellence-, la ministre Schyns a précisé mercredi que la nouvelle grille présentée mercredi n’était encore qu’un projet, toujours discuté d’ailleurs en gouvernement, et donc encore susceptible d’être modifié, éventuellement sur base de suggestions de députés. L’objectif est d’appliquer la future grille horaire dès 2020 pour toutes les années de la 1re maternelle jusqu’à la 2e primaire, et progressivement par après pour les années successives. La réforme devrait ainsi atteindre la 1re secondaire en 2025 seulement.

Belga

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19 avril 2018 - 16h46
Modifié le 19 avril 2018 - 16h46