Procès Khorshed: l’ADN de l’accusé avait été décelé sur le couteau qui a servi au crime
Les enquêteurs ont expliqué, mardi, devant la cour d’assises de Bruxelles, que les expertises ADN avaient pu montrer que le profil ADN de l’accusé avait été décelé dans un prélèvement de sang effectué sur le couteau ensanglanté, découvert sur le lieu du crime.
Un élément de plus qui fonde la culpabilité de l’accusé est l’empreinte ADN de celui-ci, retrouvée sur l’arme du crime, selon les enquêteurs. Ceux-ci ont déjà exposé lundi que l’ADN d’une des victimes avait été retrouvée sur le scooter et le casque moto utilisés par l’accusé le jour des faits.
“Pour le couteau, plusieurs prélèvements ont été effectués sur le manche et la lame. Pour un prélèvement sur le manche, deux profils sont apparus majoritairement. Il s’agit de celui de Manraj Singh associé à un second profil. Il a pu être déterminé ensuite qu’il s’agissait de celui d’Alam Khorshed grâce à une comparaison avec d’autres analyses ADN faites sur des objets saisis dans son appartement: des cotons-tiges et une cannette”, ont exposé les enquêteurs.
Les profils ADN de deux autres victimes, Karmanvir Jasbir Singh et Navjot Jasbir Singh, avaient également été décelés sur plusieurs prélèvements de sang effectués sur le couteau.
Rappel des faits
Alam Khorshed, un homme de 35 ans originaire du Bangladesh, est accusé d’avoir assassiné Rajvir Kaur, âgée de 30 ans, et ses trois garçons; Manraj Singh, âgé de 6 ans, Karmanvir Jasbir Singh, âgé de 5 ans, et Navjot Jasbir Singh, âgé de 2 ans et demi.
C’est le mari de Rajvir Kaur et père des enfants, Singh Jasbir, qui a découvert leurs corps, au sein de leur domicile, rue Général Capiaumont à Etterbeek, le 28 septembre 2012 vers 20h50. Les victimes avaient été égorgées.
Les soupçons se sont rapidement portés sur l’accusé, Alam Khorshed, un collègue de Singh Jasbir. Ce dernier, qui s’est constitué partie civile au procès, a raconté qu’Alam Korshed travaillait comme plongeur au restaurant Shake Hand à Woluwe-Saint-Pierre, où lui était cuisinier. Il a précisé que cet homme le rendait responsable du fait qu’il n’arrivait pas à obtenir les papiers qui lui auraient permis de rester en Belgique.
Deux jours après les faits, Alam Korshed aurait appelé l’un de ses voisins à Etterbeek pour lui demander si “les quatre sont morts”.
Une autre connaissance d’Alam Khorshed a également déclaré à la police que ce dernier l’avait appelée le 1er octobre 2012 et lui avait dit qu’il avait égorgé quatre personnes. Il se serait mis à rigoler lorsque son interlocuteur lui avait demandé pourquoi il avait fait cela.
Etant donné que l’accusé avait déclaré par téléphone qu’il était au Bangladesh, la police a entamé une enquête sur base des numéros GSM qu’il utilisait. Il semble qu’Alam Khorshed ait quitté la Belgique le soir même des faits puis qu’il soit passé par la France et l’Italie avant d’atteindre Lakmipur au Bangladesh.
Une demande de commission rogatoire internationale a été envoyée par voie diplomatique aux autorités bangladaises le 4 avril 2012 mais aucune réponse n’y a été donnée jusqu’à ce jour, malgré l’insistance de la juge d’instruction.
BELGA