Violences au Peterbos : “La situation actuelle s’explique par un laisser-aller généralisé de la part de la commune”
Les tensions semblent de plus en plus vives dans le quartier Peterbos, à Anderlecht : après des jets de pavés sur des policiers depuis des toits d’immeubles, l’agression de trois contrôleurs de la Stib le week-end dernier et le jet d’une pierre sur une équipe de la VRT, le parquet de Bruxelles a confirmé l’inculpation pour tentative de meurtre d’un suspect. Pour un responsable de la maison de jeunes locale, le quartier est délaissé par la commune depuis trop longtemps.
“Ce sont des problèmes qu’on a senti venir il y a déjà cinq six ans. Dans le quartier Peterbos, on a quand même senti un laisser-aller généralisé de la part de la commune et des gestionnaires du site. Ce laisser-aller aboutit à la situation actuelle. Pour nous, ce n’est pas une surprise”, explique Khallid El Haddaoui, coordinateur de la maison de jeunes D’Broej au Peterbos. Seule une minorité des jeunes de la cité sont néanmoins impliqués dans les évènements actuels, souligne-t-il. “Ils ne sont vraiment pas représentatifs des jeunes du quartier. On peut parler d’une dizaine, d’une quinzaine de jeunes grand maximum, qui malheureusement font du bruit. Ils sont très nuisibles pour le quartier.”
Selon le bourgmestre d’Anderlecht Éric Tomas (PS), qui sera l’invité de L’Interview ce mercredi à 12h45 sur BX1, le nombre de plaintes d’habitants du quartier en lien avec l’insécurité et le trafic de drogues est en hausse continue depuis un certain temps. “J’ai donc donné des ordres pour faire en sorte qu’il y ait sur le Peterbos une présence policière régulière, des contrôles, des vérifications d’identité”, explique-t-il.
Le ministre de la Justice réfléchit à rendre les procédures plus rapides
Le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) a pour sa part dénoncé les violences envers des policiers dans le quartier Peterbos, précisant toutefois que la procédure de comparution accélérée permettait désormais d’apporter une réponse rapide et efficace à pareils faits. Le ministre précise qu’il réfléchit d’ailleurs actuellement à rendre cette procédure encore plus rapide, avec un délai maximum d’un mois entre les faits et l’audience, laquelle devrait être suivie dans un délai d’un mois par un jugement, mais sans léser les droits de la défense.
Dans une interview accordée à nos confrères de RTL-TVi, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) a de son côté jugé ses actes de violence “inacceptables” avant d’ajouter : “Les gens qui sont dans notre société doivent s’adapter à nos valeurs et à notre façon de vivre”.
■ Reportage de Martin Caulier et Ana Lawan.