Philippe Van Muylder (FGTB): “Le fédéral crée probablement du travail, mais pas des emplois”
Pour la fête du travail, le secrétaire général de la FGTB bruxelloise déplore la nature des emplois créés par le gouvernement fédéral.
“Le 1er mai est un jour de combat et un jour de fête” a rappelé ce mardi Philippe Van Muylder, le secrétaire générale de la FGTB bruxelloise sur le plateau de l’Interview. “Un jour de combat parce qu’il fait écho aux combats du passé et du futur.” Il reconnaît que, pour l’instant, face au fédéral, l’action syndicale est difficile. “Mais elle est multiple. A Bruxelles par exemple, l’action politique et la concertation permettent d’aligner des bons chiffres en matière d’emploi.”
Quant à l’action du fédéral, il constate qu’elle “crée du travail, mais pas des emplois. Il manque un aspect qualitatif dans les jobs créés. On crée la précacrité par des politiques austéritaires.“”Aujourd’hui, dans les emplois créés, il n’y a que 30% d’emplois à temps plein“, déplore-t-il.
La révolution numérique est-elle négative? “Non“, assure le syndicaliste. “Mais à la place de l’obligation des moyens, on met en place une obligation de résultats. Les nombreux burn out ne sont pas étrangers à cette caractéristiques l’économie numérique. Et nous ne voulons pas que l’économie numérique soit une occasion pour les employeurs de dégrader les emplois.”
Face à la récente proposition de Benoît Lutgen de permettre aux entreprises d’instaurer la semaine de quatre jours avec une durée de travail maintenue à 38h par semaine, il ne se dit pas étonné. “Mais ce n’est pas une bonne idée.” Il concède ensuite douter du socialisme: “Nous sommes des humains, pas des machines. Même si on doute, le socialisme reste un trésor collectif. Il faut le mettre en oeuvre. Le socialisme est une responsabilité collective“, explique-t-il.
La FGTB va-t-elle soutenir le PS aux régionales de 2019? Pas de réponse concrète de la part du syndicaliste: “Nous avons un partenariat fort mais nous avons une grande diversité de militants. Au bout du compte l’objectif est qu’au plan fédéral, on ait une majorité du progrès.”
T.D.