Vote sur le décumul : les francophones passeront en force
Le parlement bruxellois se prononcera vendredi après-midi, lors d’un vote sur la proposition d’ordonnance visant à instaurer un décumul intégral des fonctions de député et de bourgmestre ou échevin. Lors du débat ouvert vendredi matin, les positions sont restées figées si bien que l’issue du vote du jour ne fait pas de doute. Le texte sera rejeté, faute de majorité, indispensable, dans le groupe néerlandophone. C’est dans les prochaines semaines que la pression pourrait monter.
La possibilité existe, selon certains, que l’on procède à un second vote, après un délai de trente jours, et qu’il ne faille à ce moment plus qu’un tiers des voix dans le groupe linguistique néerlandophone pour que l’ordonnance soit adoptée. Opposés à la proposition, l’Open Vld, le CD&V et la N-VA ont redit vendredi matin tout le mal qu’ils pensaient de cette option. Siégeant dans la majorité, les deux premiers ont répété que celle-ci portait en elle les germes d’une rupture d’équilibre du modèle institutionnel bruxellois.
Els Ampe (Open Vld) a souligné que lors de la négociation des accords du Lombard, il avait été convenu par les partis autours de la table, en ce compris Ecolo et Groen, que ce mécanisme ne serait activable qu’en cas de blocage de l’institution bruxelloise par un parti non-démocratique et non pour des raisons de majorités de rechange entre partis démocratiques. Elle a souligné que le Vice-premier ministre fédéral socialiste flamand Johan Vande Lanotte n’avait à l’époque laissé planer aucun doute à ce sujet au parlement, en s’exprimant au nom du gouvernement de l’époque.
Tout en soulignant que la fracture sur ce dossier n’est pas communautaire, mais idéologique entre progressistes et conservateurs, plusieurs intervenants de la majorité, favorables à la proposition, se sont montrés plutôt fébriles à ce sujet. Jef Van Damme (sp.a) s’est dit très content de pouvoir se prononcer en faveur du décumul intégral. Mais il a aussi dit “espérer que l’on pourra reprendre la discussion après le vote“. Pour Caroline Désir (PS), le train de l’histoire du décumul est en marche. Seul le débat sur la procédure a des accents communautaires. La cheffe du groupe socialiste a aussi insisté sur la volonté de son parti de ne pas s’engager sur la voie d’une surenchère de cette nature. Même son de cloche au cdH dont un membre s’abstiendra: “il faudra travailler dans les semaines à venir à désamorcer une bombe qui peut faire chavirer le modèle bruxellois auquel nous sommes très attachés“, a dit le chef du groupe, Benoît Cerexhe. On relèvera enfin que chez DéFI, Bernard Clerfayt a annoncé qu’il s’abstiendrait lors du vote. Mais s’il a siégé jusqu’ici aux niveaux communal et régional, c’est parce que son parti a jugé pendant longtemps que c’était bon de le faire, a-t-il dit, pensant “l’avoir bien fait“.
- Les détails en direct dans le 12h30, avec Michel GEYER et Charles CARPREAU