Le cdH favorable à un statut de demandeur d’asile européen

La politique d’asile doit désormais s’inscrire dans un cadre européen, a plaidé mercredi le cdH, à la veille d’un sommet consacré à cette question.

Parmi les propositions des centristes, figure l’élaboration d’un statut de demandeur d’asile européen.

“Il n’y a pas d’alternative aux efforts européens. A l’avenir, plus aucun pays ne pourra décider seul de la façon dont il organise les flux de migration”, a expliqué le député Georges Dallemagne qui se veut clair: le monde a changé depuis 1950 et l’on ne reviendra plus en arrière.

Jusqu’à présent, les politiques des pays européens se distinguent par leur disparité. Ils ont répondu de manière très différente à la crise migratoire de 2015, accordant facilement un statut de protection aux demandeurs, ou au contraire en rejetant en masse leur demande. Idem pour la relocalisation des demandeurs d’asile qui se trouvent en Grèce et en Italie, ou encore dans les conditions de leur hébergement.

Le cdH préconise donc l’élaboration d’un socle européen, comprenant un statut unique du demandeur d’asile européen ainsi qu’une réforme des accords de Dublin qui passerait par un mécanisme permanent et contraignant de relocalisation des demandeurs d’asile. Aux yeux du cdH, il faut également faire converger les taux de reconnaissance de l’asile entre les Etats membres en harmonisant les règles entre les pays et ainsi éviter un “shopping” entre eux.

Pour un centre de traitement des demandes d’asile

Pour éviter l’exode parfois mortel de milliers de réfugiés, le cdH propose de créer des centres de traitement des demandes d’asile dans les pays d’origine, voisins ou de transit avec l’appui du Haut commissariat aux réfugiés. Les personnes jugées admissibles feraient l’objet d’une réinstallation dans un pays de l’UE.

Les centristes s’opposent en revanche au refoulement des demandeurs qui se présenteraient aux portes de l’Europe vers des plates-formes de débarquement. Leurs demandes doivent également être examinées correctement, estiment-ils. Le cdH plaide par ailleurs pour un renforcement des frontières extérieures de l’Europe et une politique de retour aussi efficace qu’incitative.

Actuellement, seul 20% des ordres de quitter le territoire sont honorés, relève le parti. Quant aux procédures, elles doivent être accélérées: à l’instar des Pays Bas, appel compris, elles devraient être réglées en trois mois. Pour l’accueil des réfugiés, les centristes proposent un mécanisme de parrainage par des particuliers ou des communautés. De la sorte, les nouveaux venus pourraient s’intégrer plus facilement dans la société d’accueil et seraient moins facilement en butte à la peur ou à l’hostilité des nationaux.

“Dans un tel débat, la vocation d’un parti comme le nôtre est d’apaiser. Les populations se sont polarisées avec les discours radicaux”, a expliqué M. Dallemagne. L’enjeu est de taille: “On est face à un danger profond: derrière la crise migratoire, c’est la crise des identités européennes qui se cache”.

BELGA

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27 juin 2018 - 15h55
Modifié le 27 juin 2018 - 15h59