Le Belge mange des aliments de plus en plus sains
Fevia, la fédération belge de l’industrie alimentaire, Comeos, la fédération du commerce, et le SPF Santé publique, ont tiré lundi un premier bilan positif de cinq années d’efforts (2012-2017) visant à proposer des aliments plus “sains” aux consommateurs belges. Dans différentes catégories de produits transformés, les teneurs en sucres et en graisses saturées ont eu tendance à diminuer, si l’on tient compte avant tout des produits les plus consommés.
C’est notamment le cas des céréales pour petit-déjeuner, affirment les trois instances, qui font état d’une diminution moyenne de 5,8% de la présence de sucre dans ces paquets très appréciés des enfants. Ces chiffres, qui concernent l’évolution du produit de 2012 à 2017, ont été “pondérés en fonction de la part de marché des marques propres et des fabricants de marques”. Les biscuits (-3,2%) et “produits de chocolat” (-1,2%) ont quant à eux vu leur teneur en graisse saturée diminuer dans l’ensemble, affirme le secteur.
Ces douceurs faisaient partie de catégories de produits pointées dans la “Convention Alimentation Équilibrée” signée par le secteur et la ministre de la Santé publique en 2016, et qui visait à formaliser les efforts entrepris depuis plusieurs années dans l’objectif de lutter contre le surpoids et l’alimentation déséquilibrée.
Via ce document, qui avait été signé par Maggie De Block, le président et le directeur général de Fevia et le CEO de Comeos, les “secteurs” s’engageaient à travailler pour atteindre, entre 2012 et 2016 ou 2017, une certaine réduction des sucres et/ou graisses saturées dans les produits, de marques nationales ou de distributeurs, dont la composition est décidée en Belgique.
L’objectif était fixé par exemple à -4% de sucres pour les céréales petit-déjeuner, parallèlement à une augmentation de 5% des fibres et de 8,5% des céréales complètes comprises dans la composition. Des objectifs qui ont bien été rencontrés, a-t-on annoncé lundi: -5,8% de sucre, +13% de fibres, +24,5% de céréales complètes. L’effort semble avoir été moins concluant pour les produits de chocolat, pour lesquels la Convention visait une diminution de 2,5% des graisses saturées.
Pour les sodas, une densité calorique moindre (-5%) était demandée. Lundi, le secteur affirme avoir, dans cette catégorie (boissons rafraichissantes), réduit de 7% la teneur en sucres parmi la gamme proposée au client… via un élargissement de cette gamme de produits avec des boissons moins caloriques.
L’effort visé par la Convention Alimentation Equilibrée ne concernait en effet pas seulement la composition des aliments, mais aussi un élargissement de l’offre, pour permettre un choix plus sain ou plus informé dans le chef du consommateur. D’autres volets concernaient la sensibilisation et l’information du consommateur, ou encore l’adaptation des portions conseillées sur les emballages.
“Le secteur entend poursuivre sur cette voie”, affirment Fevia, Comeos et la ministre, lundi. Cette dernière souligne toutefois qu’il “reste encore beaucoup à faire”, et que des “étapes suivantes” sont dès lors attendues.
Selon Dominique Michel, le CEO de Comeos, qui couvre les marques de distributeurs (marques créées par les chaînes de supermarchés, comme les “produits blancs” ou les gammes portant le nom du magasin) dont la composition est décidée en Belgique, ce sont les sauces froides, les salades à tartiner et les plats préparés qui vont désormais à leurs tours être examinés de plus près. Le but: moins de sel, moins de sucre, moins de graisse, moins de calories, davantage de légumes et de fibres le cas échéants. “Nous allons en outre poursuivre nos efforts sur les boissons rafraîchissantes et les produits laitiers d’ici 2020”, ajoute-t-il.
Pour ceux qui souhaitent découvrir des exemples concrets de produits adaptés dans le cadre des efforts de la Convention Alimentation Equilibrée, le site web qui lui est dédié en reprend toute une série. Dans le même esprit, une ASBL citée dans la Convention et dont on ne parle que très peu met à disposition des citoyens une application “planning alimentaire” mais aussi une banque de données de produits alimentaires par noms de marques, qui offre des informations nutritionnelles élargies. Il s’agit de Nubel.
Interview vidéo de Dominique Michel, CEO de Comeos
Belga