Une future coalition ? DéFI et Ecolo renvoient le PS et le MR dos à dos, le MR pointe un “pôle des gauches”
Le président du PS Elio Di Rupo a évoqué ce lundi dans Le Soir une préférence pour une alliance avec DéFI et Ecolo lors des prochaines élections communales et législatives. Mais les deux partis ne semblent pas prêts à désigner une telle collaboration à l’avenir alors que le MR fustige un futur “pôle des gauches”.
Contrairement aux présidents du MR et du PS ces derniers jours, Ecolo ne s’aventure pas à désigner une coalition qu’il privilégierait en vue des élections de 2019 (Région, Fédéral, Europe). “Avant 2019, il y a 2018”, a réagi sur Twitter la co-présidente d’Ecolo Zakia Khattabi, faisant allusion aux élections locales d’octobre. “Et là les alliances qui ont produit Publifin ou le Samusocial semblent manifestement privilégiées”, ajoute-t-elle, en référence aux majorités PS-MR à la province de Liège et à la Ville de Bruxelles. “Nous jugerons donc sur pièce”, conclut-elle.
DéFI a pour sa part renvoyé dos à dos lundi les présidents du PS et du MR à propos des choix d’alliance qu’ils font en vue du scrutin de mai 2019. Il y voit des jeux de communication alors que des coalitions PS-MR se dessinent dans plusieurs communes. “Je laisse à Olivier Chastel et Elio Di Rupo la responsabilité de leurs préférences personnelles d’alliances. Ce sont des positionnements qui font fi de la la volonté des électeurs. DéFI n’est pas dupe de ce jeu de communication alors que l’axe PS-MR est annoncé dans nombre de communes”, a lancé le président, Olivier Maingain, sur Twitter.
Olivier Chastel : “L’électeur a le choix entre deux offres clairement identifiées”
La sortie du président du PS, Elio Di Rupo, clarifie le choix pour les électeurs francophones, estime enfin le président du MR, Olivier Chastel, qui pointe du doigt la création d’un nouveau “pôle des gauches”.
“Elio Di Rupo confirme l’analyse faite par le Mouvement Réformateur depuis l’été 2017. L’électeur francophone a maintenant le choix entre deux offres clairement identifiées. La première, de centre-droit, est une coaliton ambitieuse, réformatrice, ouverte au changement. La seconde, clairement marquée à gauche, réunit le Parti Socialiste, Ecolo et Défi. Elio Di Rupo officialise donc la création d’un nouveau Pôle des gauches (nom donné au projet d’alliance entre socialistes et écologistes en 2002, ndlr), qui était déjà visible lorsque, l’été dernier, Olivier Maingain a préféré rester scotché au Parti Socialiste à Bruxelles plutôt que de tenter de donner un nouveau souffle à une Région fragilisée”, a déclaré Olivier Chastel dans un communiqué.
Selon le président du MR, le choix de la gauche constitue un “danger pour la stabilité du pays”. “Avec ce pôle des gauches du côté francophone, face à une Flandre au centre-droit, c’est la porte ouverte à de nouvelles négociations institutionnelles”, a-t-il averti.
Les socialistes sont le repoussoir de la N-VA et Bart De Wever n’a jamais caché qu’il envisageait une coalition avec le PS uniquement pour mettre sur pied un État confédéral. Le président du MR vante l’“axe libéral”. “Si les électeurs nous en donnent la possibilité, nous continuerons donc à réformer notre pays au sein d’une coalition de centre-droit”, a-t-il dit.
Avec Belga – Photos : Belga/David Stockman – Eric Lalmand – Nicolas Maeterlinck – Thierry Roge