Mahinur Ozdemir: “Si vous ne pouvez pas être échevine à un moment donné, vous ne pouvez pas réaliser vos projets”

Mahinur Ozdemir, qui est députée bruxelloise indépendante et conseillère communale schaerbeekoise, a répondu en direct ce jeudi aux questions de Jean-Jacques Deleeuw.

L’ex-élu CDH est notamment revenu sur ses 12 années de mandat de conseillère communale, sur les raisons qui l’ont décidée à ne pas se représenter aux prochaines élections locales et sur son exclusion du CDH. La députée indique ne pas encore avoir décidé si elle se représentera aux élections régionales de mai prochain.

Sa décision de ne pas se présenter une 3e fois aux élections communales:

“J’ai été approché par plusieurs partis: le parti socialiste, la liste du bourgmestre et le CDH qui m’a proposé de me présenter comme indépendante sur la liste. Je suis engagé depuis mes 23 ans. J’ai eu deux fois un mandat de six ans au service des Schaerbeekois. C’était super enrichissant et cela m’a apporté énormément en termes de contacts humains. À un moment donné, vous perdez un peu le feu de la politique quand vous vous rendez compte que votre façon de vouloir réaliser les choses est un peu freinée parce que vous avez des limites. Si vous êtes constamment conseillère communale et, à un moment donné, vous ne pouvez pas être échevine, vous ne pouvez pas réaliser vos projets par exemple. Moi notamment, je n’ai pas pu l’être à deux reprises. La condition, c’était de retirer mon voile. Je n’ai pas accepté.”

Schaerbeek: les principaux défis qui attendent l’entité

“Il y a eu malheureusment des accidents tristes qui sont arrivés à la pace Liedts et on a mis un peu à la va-vite un plan de lutte pour la sécurité courtière. Il n’ya  pas eu de phases de transition et d’information pour la zone 30. La mobilité reste un défi à Schaerbeek. Les logement sociaux aussi. Un certaine partie du parc de logements est insalubre. La rénovation de ces logements est un défi, mais le président du Foyer schaerbeekois fait un travail remarquable. La population s’appauvrit et les listes d’attente s’allongent. Les écoles aussi manquent de places”.

Son exclusion du CDH

“J’estime que ce n’est pas le génocide des Arméniens qui est la vraie raison de mon exclusion (NDLR: elle a refusé de reconnaître l’existence du génocide arménien devant les caméras). Sinon, le parti aurait demandé à chaque membre d’origine turque sa position.” 

Communautarisme

“Je ne pense pas qu’il y a des places pour des communautés (NDLR: sur les listes électorales), mais je pense que les listes doivent être représentatives de la population. Dans une liste électorale, si vous voulez représenter les citoyens, vous devez quand même ouvrir votre liste à la diversité de votre population. Il ya  des listes qui sont beaucoup plus diversiées que d’autres et je crois que c’est important.”

Voile

“Ce qui me dérange c’est de voir un certain nombre d’hommes, de mâles, dire que les femmes ne peuvent pas porter le foulard, parce qu’elles sont soumises. Ce sont généralement des hommes qui le disent. J’en ai été victime aussi durant tout mon parcours politique. C’est un discours sexiste car c’est un homme qui parle à la place d’une femme. Le racisme est quelque chose de transversal, que tout le monde doit s’approprier. On ne peut pas dire ‘ce sont juste ces personnes-là qui peuvent s’exprimer’. Maisles principales concernées doivent pouvoir s’esprimer sur un plateau. Sinon on parle en leur nom et ce n’est pas acceptable.”

 

J. Th.

 

 

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13 septembre 2018 - 13h39
Modifié le 17 septembre 2018 - 10h00