Les sans-papiers remettent un cahier de recommandations pour les élections communales
A l’approche des élections communales, la Coordination des Sans-papiers en Belgique a présenté jeudi en fin de matinée, dans des locaux situés rue de la Victoire à Saint-Gilles, les résultats d’une étude menée par leurs soins auprès de 230 personnes en situation irrégulière sur le territoire, dont 167 à Bruxelles.
Les répondants comptaient deux tiers d’hommes et un tiers de femmes issus de 38 pays différents, à commencer par la Guinée (38), le Maroc (30), la République démocratique du Congo (24) et le Sénégal (19). L’âge moyen est de 38 ans. Environ 77% des personnes interrogées sont arrivées en Belgique entre 2008 et 2015. Parmi les raisons évoquées figurent notamment l’opposition au régime, des motifs familiaux, la recherche d’un avenir meilleur, l’orientation sexuelle ou encore des problèmes de santé non traités dans le pays d’origine. Au niveau du logement, si une part notable loge chez des proches ayant des papiers ou louent un appartement, beaucoup connaissent le nomadisme ou l’ont connu dans les premiers temps de leur arrivée. L’étude relève aussi que 29 personnes se disent avoir été victimes de marchands de sommeil. L’étude qui concerne 39 familles avec enfants fait également ressortir l’impact des conditions de vie sur les enfants et un manque de soutien scolaire. Au niveau du travail, les répondants ont déclaré surtout travailler dans le nettoyage, le service aux personnes, dans la construction, l’horeca et le jardinnage. Des abus sont largement dénoncés. Sur base des résultats, la Coordination des Sans-papiers en Belgique formule plusieurs recommandations en vue des communales, parmi lesquelles la généralisation de la carte médicale à tous les CPAS et une simplification des démarches pour faciliter l’accès à l’aide médicale d’urgence ou encore une réquisition plus systématique des immeubles abandonnés pour garantir un temps d’occupation long, ce qui est vecteur de stabilité. “Il faut ouvrir l’accès aux formations pour les métiers en pénurie”, défend Serge Bagamboula, membre de la Coordination des Sans-papiers. “C’est une question de volonté politique. Les candidats aux élections ont mission de pousser la question des sans-papiers. In fine, c’est un problème de droits humains qui se pose et la solution est de régulariser les sans-papiers. Alors, vous ne verrez plus les sans-papiers être exploités. Les femmes sont les plus exposées et les enfants souffrent en silence de cette situation.”
Belga