Une action nationale a été lancée par le Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS) mardi, a-t-on appris auprès des principaux intéressés. Il s’agit du second appel du monde syndical des forces de l’ordre à faire pression sur le gouvernement. Leur demande est claire: “Stop au détricotage des statuts”.
Le SNPS a lancé un appel à la mobilisation sur l’ensemble du territoire mardi, pour manifester son mécontentement face à la réforme des statuts des policiers. L’action a été suivie à des degrés divers, certaines zones étant plus touchées que d’autres. Une autre revendication du syndicat policier est également de trouver une solution pour pallier le manque d’effectifs. “Ce n’est pas une action contre ce gouvernement en particulier. Ça fait des années qu’on se bat et qu’on tire la sonnette d’alarme. D’après les normes de 1998, il nous manque aujourd’hui 3.700 policiers; un déficit qui se base sur des normes qui datent d’il y a 20 ans. On est en faillite virtuelle, dans le sens où la police ne sait plus assumer pleinement ses missions“, souligne Thierry Bollin, secrétaire national du SNPS, avant d’ajouter, “ce ne sont pas aux polices zonales de venir renforcer la police fédérale, mais bien l’inverse.“
La réforme des statuts prévoit entre autres un règlement sur les jours de maladie. “Ils veulent changer le système en garantissant le salaire pendant 30 jours en cas de maladie. Ensuite, il descendrait à 60%. Le problème c’est qu’un policier ne peut pas revenir à 60% de sa forme. Il doit être pleinement opérationnel pour être sur le terrain. Ce n’est pas comme s’il y avait des abus. Selon les chiffres de MEDEX en 2016, plus de 98% des congés maladie étaient justifiés, et ce, après vérifications.”
Parallèlement à cela, le groupement syndical demande qu’une véritable politique soit mise en place concernant les violences faites aux policiers. Le manque de considération à l’égard de leur travail, décourage beaucoup d’entre eux à mettre toute leur énergie dans l’exercice de leur fonction. “On a dû mal à tenir nos bases. La pression est énorme”, insiste Thierry Bollin. Le mouvement a été suivi à divers degrés en fonction des zones de police. A Liège par exemple environ 90% des effectifs sont manquants, chiffre le syndicat.
A la Direction de la Sécurité publique à Bruxelles, environ 25% des effectifs manquent à l’appel, tandis que la zone de Bruxelles est impactée à hauteur de 20%. Tout comme les autres mouvements syndicaux, le SNPS encourage ses membres à participer à la manifestation nationale des fonctionnaires ce vendredi. “Si on ne nous prend toujours pas au sérieux, nous n’hésiterons pas à aller plus loin dans nos actions. On a toujours voulu préserver la population, mais si le gouvernement ne fait rien, ce sera au gouvernement d’en assumer les conséquences”, a conclu Thierry Bollin.
Belga