Vue de l’espace, la Belgique étouffe sous le dioxyde d’azote

La région d’Anvers est particulièrement touchée.

La Belgique est l’une des régions du monde les plus polluées par le dioxyde d’azote (NO2), révèlent de nouvelles données satellites de l’Agence spatiale européenne (ESA) analysées par Greenpeace, alerte lundi l’ONG environnementale. La région d’Anvers est particulièrement touchée.

La carte interactive de Greenpeace

Un nouveau satellite de l’ESA permet d’étudier et de comparer les sources d’émission de dioxyde d’azote les plus polluantes au monde. Il observe en fait des colonnes verticales de pollution atmosphérique et identifie les grandes sources et les points chauds de pollution de l’air qui, dans la pratique, conduisent à l’inhalation de concentrations plus élevées en polluants par les êtres humains, explique Greenpeace.

L’industrie portuaire en cause à Anvers

L’ONG s’est ensuite appuyée sur ces données pour publier une carte interactive des 50 plus grands points chauds en matière de concentration en NO2 à travers le monde. La liste comprend plusieurs centrales électriques au charbon en Inde, en Afrique du Sud et en Allemagne, dix centrales électriques et zones industrielles en Chine ou encore des villes à très fortes émissions dues aux transports, dont Santiago du Chili, Téhéran, Dubaï, Londres et Paris. Certains autres points chauds, comme Séoul, Djakarta et New Delhi, sont alimentés par plusieurs sources de NO2, dont les transports, l’industrie et les centrales électriques au charbon.

C’est aussi le cas d’Anvers, en raison de l’industrie portuaire. La Belgique est en outre l’une des zones les plus polluées par le dioxyde d’azote en Europe. L’organisation environnementale attribue cette situation au grand nombre de voitures diesel et à la densité du réseau routier. “Le trafic est le principal coupable des impacts sur notre santé, surtout sur celle de nos enfants”, affirme Joeri Thijs, expert en qualité de l’air chez Greenpeace.

Un signal d’alarme

Après les résultats de l’opération ‘Mon Air Ma Rue’, qui ont révélé des hautes concentrations de NO2 dans six villes wallonnes, c’est un nouveau signal d’alarme pour les politiques, estime l’ONG. “Les élus qui négocient actuellement les coalitions dans les grandes villes ne peuvent ignorer ces résultats. Nos villes peuvent être pionnières dans l’abandon rapide du diesel, et ensuite de l’essence, et nous conduire à une mobilité saine avec beaucoup moins de circulation automobile et de meilleures alternatives à la voiture”, juge encore Joeri Thijs.

Le dioxyde d’azote se forme lorsque du combustible comme le charbon, le pétrole (par exemple le diesel ou l’essence), le gaz ou la biomasse est brûlé à haute température, rappelle Greenpeace. Cette substance dangereuse cause des problèmes respiratoires et endommage les poumons en cas d’exposition aiguë, augmentant ainsi le risque de maladies chroniques en cas d’exposition prolongée.

Dans l’UE, la présence de NO2 est associée à 75.000 décès prématurés par an, selon l’organisation environnementale. Sa présence dans l’atmosphère entraîne en outre la formation de particules fines et d’ozone, les deux substances qui ont le plus grand impact sur la santé publique dans le monde.

Belga, image Greenpeace

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29 octobre 2018 - 10h54
Modifié le 29 octobre 2018 - 10h56