Des listes syndicales en mai prochain, pour contrer les alliances PS-MR?
La gauche syndicale envisage le dépôt d’une liste aux élections législatives après la déception qui a suivi la mise en place, à l’initiative de partis de gauche, de coalitions avec le MR dans de nombreuses communes de Wallonie et de Bruxelles.
Ces électeurs déçus avaient cru à l’émergence de nombreuses coalitions progressistes après le scrutin du 14 octobre. Ils craignent que la stratégie adoptée après le 14 octobre ne conduise à l’avènement d’un second gouvernement “MR-NVA-FEB” après les élections législatives de mai 2019. Le secrétaire fédéral de la FGTB Jean-François Tamellini évoque dès lors dans un post Facebook une “réflexion qui commence à prendre forme depuis quelques semaines”, celle de “pouvoir déposer une liste pour les prochaines élections qui offre une alternative à toutes celles et ceux qui ne savent plus pour qui voter”. L’objectif affiché est de pousser les partis de gauche, PS, PTB et Ecolo, à s’entendre entre eux sur la base d’un programme commun. Jean-François Tamellini indique que le projet résiste à la critique à laquelle il a été soumis. Il parle de “responsabilité syndicale” face à la montée des fascismes et au risque de voir la voix des travailleurs confisquée par l’extrême droite. Le secrétaire fédéral du syndicat socialiste espère pouvoir compter sur une liste suffisamment populaire que pour coaliser autour d’un programme qui place “l’humain et la planète au centre de l’équation”. Il évoque d’ores et déjà des balises telles que l’égalité homme-femme, le droit à la dignité (des pensions au-dessus de 1.500 euros…), la réduction du temps de travail, une fiscalité plus juste, une transition énergétique “socialement juste” et des politiques migratoires “justes et humaines”. Au niveau européen, “ne pas poser des conditions qui nous excluent d’office de toute négociation avec ceux qui ne partagent pas nos objectifs, mais poser les jalons pour ne plus être otage du système, le temps de fédérer celles et ceux qui nous permettront de redonner le pouvoir au peuple”. Des contacts sont pris dans les prochains jours pour commencer le boulot de chiffrage. Ils sont envisagés avec une série de personnalités ainsi qu’avec des plateformes telles que TamTam, Acteurs des temps présents, D19-20, le réseau wallon de lutte contre la pauvreté (Belga).