Pacte d’investissement du rail: François Bellot regrette l’absence de signature de Bruxelles, Rudi Vervoort répond
Le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot regrette que la Région bruxelloise ne signe pas l’accord de coopération entre les régions concernant le milliard d’investissements prévus dans le rail par le gouvernement fédéral.
Le ministre était à Ternat mercredi pour l’inauguration du dernier tronçon RER en Flandre entre Bruxelles et Denderleeuw. La partie bruxelloise de la ligne ne sera toutefois pas totalement opérationnelle le 9 décembre prochain, dont la gare prévue à Anderlecht.
Dans le cadre du milliard dit “vertueux” promu par le gouvernement fédéral, François Bellot (MR) a relancé le comité exécutif des ministres de la Mobilité incluant les ministres régionaux.
Alors que la Wallonie et la Flandre ont signé l’accord, la Région bruxelloise bloque, comme l’annonçait Sudpresse. “Je regrette et je m’étonne”, réagit François Bellot. “Les contacts avec Pascal Smet (ministre bruxellois de la Mobilité, NDLR) étaient bons et puis là, ils refusent de signer. Je rappelle que les investissements concernent aussi la Région bruxelloise où nous avons déjà inauguré trois nouvelles gares: Germoir, Tours et Taxis et Arcades. Il y a 200 millions de prévus sur le milliard injecté.”
Le ministre fédéral dit craindre que cette absence de signature n’empêche la mise en œuvre du plan, alors que l’on approche des élections et de la période d’affaires courantes.
Pas de considération pour Bruxelles et ses gares délaissées
Le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) lui a répliqué mercredi matin que la petite enveloppe RER réservée à Bruxelles – selon lui 19 millions d’euros sur un milliard – ne tenait nullement compte des besoins en investissements du réseau à Bruxelles et de ses gares délaissées.
“Dans le dossier du RER, il convient de ne pas ajouter la caricature à l’absence de considération”, a répliqué Rudi Vervoort. Selon le ministre-président bruxellois, cette absence de considération pour Bruxelles se traduit, avant tout, par le manque d’investissements sur l’ensemble du réseau bruxellois et ses petites haltes trop délaissées. “En se félicitant que la Flandre et la Wallonie compensent les carences du budget fédéral en matière d’investissements, M. Bellot fait la démonstration de l’échec de sa politique et de la faiblesse du MR au sein du gouvernement fédéral. Nos demandes sont limpides: investir une enveloppe pleine pour des haltes stratégiques pour Bruxelles que nous, Bruxellois, définissons. Nous sommes prêts à signer, le gouvernement fédéral est-il prêt à écouter?”, a ironisé Rudi Vervoort.
M. Bellot se félicite que la Flandre et la Wallonie compensent les carences du budget fédéral en matière d’investissements. Ce faisant, il fait la démonstration de l’échec de sa politique et de la faiblesse du MR au sein du #BeGov. (1/3)
— Rudi Vervoort (@rudivervoort) November 28, 2018
Quand la SNCB investit 1 milliard dans le RER, la STIB investira 5,2 milliards dans son réseau. Nous ne demandons pas l’aumône, mais du respect. (3/3)
— Rudi Vervoort (@rudivervoort) November 28, 2018
Selon lui, la Région bruxelloise ne bénéficie que de 19 millions pour définir ses priorités sur un montant global d’un milliard d’euros. “Il est piquant de constater que 371 millions sont réservés à la Flandre alors même qu’il est indiqué que le réseau régional est en passe d’y être achevé. Il est à présent expliqué que ces 19 millions d’euros seraient déjà amputés de plus de 6 millions affectés sans concertation aux quais de la Gare du Midi. Cela démontre que ces moyens ne servent pas de nouvelles priorités définies en bonne intelligence avec la Région, mais visent à compenser le désinvestissement structurel et chronique de la SNCB à Bruxelles”, a ajouté le ministre-président bruxellois, demandant “non pas l’aumône, mais du respect”.
Belga/ Crédit: BX1