Climat: les 3 ministres régionaux d’accord pour davantage d’ambition et de concertation

Les trois ministres régionaux en charge du climat ont fait part mardi de leur volonté, à l’issue d’une “réunion constructive” en marge de la COP24 en Pologne, de relever les ambitions climatiques de la Belgique, de se réunir entre eux chaque mois avec le fédéral et d’étudier l’idée de la mise en place d’une agence inter-fédérale du climat. L’idée d’organiser en Belgique la COP26 ne fait, en revanche, actuellement pas l’unanimité.

La ministre flamande Joke Schauvliege, le ministre wallon Jean-Luc Crucke et la ministre bruxelloise Céline Fremault souhaitent voir la Belgique “rejoindre la dynamique des Etats membres les plus ambitieux de l’Union européenne” en matière de lutte contre le changement climatique, ont-ils annoncé mardi soir à Katowice, où se tient jusqu’à la fin de la semaine la 24e Conférence des Nations unies sur le climat.

Dans ce cadre, les trois ministres régionaux ont exprimé “leurs vœux les plus fermes” de voir le Plan national énergie climat (PNEC), qui doit être remis à la Commission européenne, être approuvé lors du comité de concertation prévu le 19 décembre prochain. “Ce plan doit permettre à tout le moins à la Belgique de respecter ses engagements européens en matière de réduction des gaz à effet de serre, ce qui est un préalable à l’ambition renforcée“, soulignent-ils. Le PNEC doit encore être finalisé par le volet fédéral du document.

Propositions: des rencontres mensuelles et une agence inter-fédérale du climat

Mmes Fremault et Schauvliege et M. Crucke ont aussi décidé d’organiser mensuellement, dès 2019, une réunion entre eux et en présence du fédéral, “qui sera liée à l’agenda climatique européen et international.” En outre, l’idée de la mise en place d’une agence inter-fédérale du climat sera étudiée.

Cette agence fonctionnerait un peu à l’image de l’agence pour le commerce extérieur, a précisé Céline Fremault, qui avait déjà lancé l’idée d’une telle structure lors de la COP20, il y a quatre ans à Lima. Ces avancées doivent permettre d’éviter des “couacs” comme celui qui a vu dernièrement la Belgique voter contre une proposition de directive européenne sur l’efficacité énergétique et s’abstenir au sujet d’une proposition de directive sur les énergies renouvelables, explique-t-on.

Enfin, concernant l’idée avancée par la Wallonie d’organiser en Belgique la COP26 en 2020, la Flandre confirme ses réticences par rapport au coût possible d’une telle organisation. Le gouvernement flamand préférerait consacrer les 200 millions que cela pourrait coûter à des mesures effectives de réduction des gaz à effet de serre, a expliqué Joke Schauvliege. “Le dossier n’est ni au frigo ni sur le feu, il est en gestation“, a pour sa part indiqué Jean-Luc Crucke. Ce dossier, de même que l’idée d’une étude de faisabilité, atterriront sur la table du comité de concertation début 2019.

L’annonce faite mardi par les trois ministres est “décevante par rapport à l’attente suscitée et le fait que 75.000 personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles pour le climat et compte tenu du moment qui est particulier. La montagne accouche d’une souris”, a réagi le député wallon écolo Philippe Henry, également présent à Katowice. L’ancien ministre wallon de l’Environnement déplore également que les trois ministres régionaux n’aient pas su se mettre d’accord sur des objectifs chiffrés revus à la hausse.

Avec Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck

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12 décembre 2018 - 07h20
Modifié le 12 décembre 2018 - 07h22