Attentat au Musée juif : des vidéos du tueur évoquent “une série d’attaque sur la ville de Bruxelles”
L’audience de jeudi, dans le procès de l’attentat au Musée juif de Belgique, jugé par la cour d’assises de Bruxelles, a été marquée par la projection des vidéos revendicatrices de l’attaque, tournées par le tueur. Il y affirme d’une voix gutturale, et sans apparaître à l’écran: “ce n’est que le début d’une longue série d’attaques sur la ville de Bruxelles. Nous allons mettre la ville à feu et à sang“.
“Allahu Akbar, il n’y a de forces et de puissance que celles de Dieu“, peut-on entendre dans plusieurs des sept vidéos qui ont été projetées devant la cour d’assises de Bruxelles, jeudi en fin d’après-midi. “Voici la tenue et les armes que j’ai utilisées lors de l’attaque au Musée juif. La veste portait bien une caméra, mais à mon grand regret cette dernière n’a pas fonctionné“, y explique le tueur, passant de l’arabe au français, et désignant une veste bleue étalée au sol sur laquelle est accrochée une petite caméra.
La veste bleue est similaire à celle que portait l’auteur de l’attaque, comme l’ont montré les images de vidéo-surveillance du Musée juif. Elle est également similaire à celle qui a été retrouvée en possession de Mehdi Nemmouche le jour de son arrestation et qui portait des résidus de tirs. “Pour Allah jusqu’à la mort, pas de trêve, pas de réconciliation“, ajoute encore le tueur dans sa vidéo, précisant qu’il fera savoir “le moment venu” à quel groupe il appartient. Dans une autre séquence, il assure que “ce n’est que le début d’une longue série d’attaques sur la ville de Bruxelles“, ajoutant “nous allons mettre la ville à feu et à sang“.
Jeudi matin, la cour d’assises a également entendu les enquêteurs français concernant la personnalité de Nacer Bendrer et ses antécédents judiciaires. Certaines manœuvres de celui-ci étaient apparentées au “grand banditisme”, a expliqué un inspecteur de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) française. Le 3 novembre 2014, la compagne de Nacer Bendrer a été prise en filature, a expliqué cet enquêteur, Nacer Bendrer étant “très difficile à localiser“. Ce soir-là, la jeune femme effectue plusieurs manœuvres à bord de son véhicule à proximité de La Ciotat, sur la côte méditerranéenne française, entre 21h20 et environ 22h30. “Il s’agissait de ‘coups de sécurité’, comme on les appelle dans le jargon. C’est-à-dire des manœuvres visant à tromper une éventuelle filature“, a expliqué le policier français.
Le lendemain, les écoutes téléphoniques ont montré que Nacer Bendrer et sa compagne avaient été en contact durant cette plage horaire. L’homme lui dictait à distance différentes directions à prendre, selon les enquêteurs. “Il l’a pilotée pour effectuer une opération de sécurité et détecter la présence des véhicules suiveurs“, a avancé l’enquêteur. “Cette pratique est digne d’un profil du grand banditisme ou du contre-espionnage.” Nacer Bendrer n’est pourtant vu, sur base de son casier judiciaire, que comme quelqu’un d’actif dans les vols avec violence, “un ‘bon bandit‘” mais pas un “membre des grands cercles“.