Fin des plaidoiries dans le procès de gardiens et de la directrice de la prison de Forest

Les plaidoiries des avocats de la défense se sont terminées vendredi dans le procès des 22 agents pénitentiaires de la prison de Forest qui doivent répondre de violences et de traitements inhumains et dégradants commis à l’égard de détenus en 2014 et 2015. La directrice de l’établissement, également prévenue pour négligence coupable sur un détenu atteint de troubles psychiques, risque une peine d’un an d’emprisonnement.

Le cas de cette dernière a été défendu vendredi matin par Me Dimitri de Béco. Le détenu en question venait de faire l’objet d’une levée de sanction disciplinaire par un directeur, sur la base d’un avis médical, quand il a été remis au cachot le lendemain, un vendredi soir de février 2015, avec l’accord de la directrice. Me de Béco a soutenu qu’il s’agissait ici d’une mesure prise pour assurer la sécurité du détenu, non d’une sanction disciplinaire. “Tous ont dit: ‘il y avait du verre partout. Tout était cassé. Pour sa sécurité, on n’avait pas d’autre choix…’ La chambre du conseil va dire qu’au terme de débats approfondis, il apparaît qu’il y avait une autre solution. C’est au terme de débats approfondis, mais ce vendredi soir, il fallait réagir dans l’urgence.”

Me de Béco a, de plus, estimé qu’il était légal de mettre un détenu au cachot pour sa sécurité s’il casse tout dans sa cellule, en se basant sur la jurisprudence en prison et sur un article qui autorise, comme mesure de sécurité particulière en cas de péril, le placement en cellule sécurisée sans objet dont l’utilisation peut être dangereuse. “Cette décision qu’elle prend le vendredi soir, ce n’est pas une abstention, mais au contraire c’est une réaction“, souligne Me de Béco. “Elle ne fait pas rien. Elle fait quelque chose pour préserver la sécurité mais aussi parce qu’elle sait en faisant cela, qu’il sera vu par un médecin le samedi matin et qu’il aura une surveillance accrue. Où est l’abstention de porter secours? (…) Est-ce que vous avez vu le nombre de gens qui ont visité monsieur D. pendant le week-end? Le nombre d’infirmiers, de gardiens… Est-ce que vous pensez qu’un détenu qui est simplement dans sa cellule reçoit la visite tous les matins d’un directeur?“