Peine de travail requise à l’encontre d’un des fauteurs de troubles du Nouvel An
Le procureur Gilles Dejemeppe a requis, vendredi en fin de matinée, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine de travail à l’encontre d’un jeune homme de 24 ans qui s’était violemment rebellé contre la police la nuit de la Saint-Sylvestre 2018, à Molenbeek-Saint-Jean.
La police de la zone Bruxelles-Ouest avait dû intervenir aux alentours de la station de métro Etangs Noirs face à des jeunes ayant bouté le feu à des déchets et à une voiture. Une pharmacie avait également été pillée et deux façades d’habitations dégradées.
Le procureur a rappelé que le prévenu n’était pas considéré comme faisant partie de ceux qui ont commis des dégâts sur des voitures et des habitations. “Ceux-ci sont toujours recherchés”, a-t-il précisé. En effet, le prévenu a été arrêté le 31 décembre dernier vers 22h50, donc avant que d’importantes dégradations ne soient commises. “Monsieur a été arrêté au départ administrativement car il était suspecté d’être un des meneurs“, a affirmé le procureur.
Le prévenu se trouvait parmi une trentaine d’autres jeunes qui ont amené la police dans un guet-apens en la bloquant au coin du boulevard Léopold II et de la rue Jennart à Molenbeek-Saint-Jean. Des projectiles avaient été lancés sur les véhicules de police. Trois charges pesaient contre Y.H. : menaces verbales, outrage aux forces de l’ordre et rebellion. Le prévenu a adressé ce soir-là un doigt d’honneur à deux policiers. Alors que la patrouille tentait une interpellation, le jeune homme a pris la fuite pour être rattrapé place Mexico.
Lors de son interpellation, le prévenu s’est violemment débattu. Dans leur procès-verbal, les policiers ont précisé avoir frappé Y.H à la machoir et l’avoir plaqué au sol afin de le menotter. Une mention officielle d’une violence policière assez rare pour être notifiée lors de l’audience a estimé le procureur du Roi. Imbibé, le prévenu s’est débattu dans le fourgon et a insulté et menacé de mort les policiers. “Je ne sais pas pourquoi j’ai parlé de bain de sang“, déclare-t-il au tribunal. Au commissariat, il les avait menacés. “Tout Molenbeek sera en feu lorsqu’on apprendra mon interpellation”, avait-il dit, ajoutant qu’il allait “appeler Dirk du PTB” qui lui fournirait “des armes pour tuer des policiers”.
Compte tenu du fait qu’il n’a aucun antécédent judiciaire, qu’il travaille, qu’il est bilingue néerlandais et “qu’il a tout pour aller de l’avant avec peu de risques de récidive“, le procureur a requis à son encontre une peine de travail “d’une centaine d’heures“. L’avocate du prévenu a expliqué que la peine était double: celle que Y.H. recevra du tribunal et celle qu’il a reçu en rentrant chez lui le lendemain de son interpellation, rappelant par la même occasion l’implication des parents dans cette procédure judiciaire.
Rappelant la pression du groupe dans un contexte aussi particulier que celui de la Saint-Sylvestre à Molenbeek, le procureur du Roi a insisté sur le fait que ce jeune a été arrêté dans un souci de maintien de l’ordre. La peine de travail requise permet “d’envoyer un message à la collectivité” : sa bêtise ne reste pas impunie, mais dans ce contexte précis, il s’agit juste d’une grosse bêtise.
La Rédaction en ligne; Belga