Jugement le 27 mars pour les 22 agents et la directrice de la prison de Forest

Les audiences du procès de 22 agents pénitentiaires et d’une directrice de la prison de Forest se sont terminées lundi soir devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Le jugement sera prononcé le 27 mars prochain, a indiqué mardi matin un avocat de la défense.

Ces agents ont été renvoyés devant le tribunal en juin 2018, pour y répondre de traitements inhumains à l’égard de détenus.

L’enquête a débuté en 2014 après que des plaintes eurent été déposées par des détenus pour violences répétées, perpétrées par des gardiens, à la prison de Forest. Ces derniers étaient en service depuis plusieurs années dans l’aile D et l’annexe psychiatrique de la prison. Ce groupe était surnommé les “SS” par des détenus. Ils auraient considéré comme un jeu le fait d’insulter, d’humilier ou de provoquer des détenus parmi les plus fragiles, organisant des paris sur le nombre de prisonniers qu’ils parviendraient à envoyer en cellule d’isolement sur une journée. Ils auraient aussi coupé régulièrement l’électricité, fermé l’eau des douches après que les détenus s’étaient savonnés.

De six mois à cinq ans pour les gardiens et jusqu’à an requis pour la directrice

Les peines requises par le ministère public vont de six mois, pour l’agent Marc P., surnommé “Hitler” par les détenus, à cinq ans pour quatre gardiens. La substitute du procureur du Roi n’est pas opposée à une suspension du prononcé pour deux agents pénitentiaires, qui avaient alerté les médecins quant à l’état de santé alarmant d’un détenu atteint de troubles psychiques.

La directrice de la prison est, elle, poursuivie devant le tribunal pour négligence coupable pour avoir placé ce dernier en cellule d’isolement. Une peine d’un an est requise à son encontre.

La substitute du procureur du Roi a précisé lors des audiences que les agents perdront leur travail s’ils sont condamnés à une interdiction des droits civiques, ce qui les empêche d’exercer des fonctions publiques. Quelle que soit la peine prononcée, c’est la condamnation qui permettra de faire usage de la matérialité des faits lors de procédures disciplinaires. Elle a de plus requis différentes amendes selon les prévenus.

Belga

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05 février 2019 - 13h24
Modifié le 05 février 2019 - 13h41