Les avocats des parties civiles circonspectes suite à la journée de plaidoirie

On assisté au synopsis du prochain James Bond, mais à part ça, il n’y a quand même rien de transcendant qui a transpiré de ces six heures de plaidoiries”, a commenté à la sortie de la cour d’assises de Bruxelles Me Dalne, avocat de la mère d’une des victimes de la tuerie du Musée juif, Alexandre Strens. “A part des élucubrations, à part des hypothèses, à part essayer de soumettre des coïncidences éventuelles… on a pas eu grand chose.”

Les avocats des parties civiles sont sorties pour le moins circonspectes de la journée de plaidoirie menée par l’avocat de Mehdi Nemmouche, Me Courtoy, en solitaire. Ils se sont montrés plutôt sceptiques sur les longues heures consacrées à la défense du principal accusé de la tuerie du Musée juif de Belgique.

La théorie avancée par Me Courtoy, d’un piège tendu par “les services iraniens“, comme l’ont compris les avocats des parties civiles, n’a semble-t-il pas trouvé d’écho auprès de ses confrères. “C’est bien connu que les services iraniens travaillent avec des quidams que l’on recrute comme ça, en deux jours”, a ironisé Me Dalne. “C’est bien connu” qu’on arrive en si peu de temps “à retourner un quidam et le faire venir comme une taupe en Syrie. C’est absurde et hors de propos”, a-t-il fustigé.

Sa consoeur Me Hirsch, qui représente le CCOJB, a également jugé la plaidoirie de Me Courtoy “incohérente et désarticulée”. “Elle n’a apporté aucune réponse à quelconque élément du dossier. C’est extraordinaire: il a parlé pendant plus de huit heures pour ne rien dire!” Pour la pénaliste, le monologue de Me Courtoy aura par contre prouvé que “Nemmouche était un combattant de l’EI”. “C’est la première fois depuis le départ qu’il le dit. Non seulement qu’il a combattu pendant 14 mois, mais aussi qu’il était l’un des geôliers des otages français détenus en Syrie.”

Belga

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28 février 2019 - 19h50
Modifié le 28 février 2019 - 19h50