Dyab Abou Jahjah débarque à Bruxelles pour contrer la N-VA
Le militant politique Dyab Abou Jahjah débarque à Bruxelles où il tirera la liste régionale de son nouveau parti Be.One, en ticket avec la journaliste francophone Candice Vanhecke. Ce parti vise résolument l’électorat francophone et néerlandophone de Bruxelles.
Il se présente dans le groupe linguistique néerlandophone à des fins stratégiques. C’est là qu’il est le plus aisé d’obtenir un siège et même de forcer l’entrée au gouvernement bruxellois. L’objectif est de battre la N-VA, qualifiée de “parti raciste et clairement anti-Bruxellois”.
Be.One a été fondé l’an dernier en vue des élections communales lors desquelles il a réalisé des résultats en-dessous de ses ambitions. La cofondatrice du parti Meryem Kaçar, ancienne sénatrice Agalev, l’a entre-temps quitté, ainsi qu’une autre personnalité du mouvement.
De son côté, Dyab Abou Jahjah persévère et son parti sera présent aux élections régionales, à Bruxelles, Anvers et en Flandre orientale. A Bruxelles, il sera secondé par Candice Vanhecke, journaliste francophone indépendante, spécialisée dans les enjeux de religion et laïcité.
L’objectif du parti est d’atteindre au moins les 3.000 voix qui permettent à un élu flamand de décrocher un siège à Bruxelles. Et à partir de deux sièges, c’est l’entrée au gouvernement bruxellois, observe Abou Jahjah, en évoquant la situation du CD&V durant la législature écoulée. Be.One se méfie des partis flamands qui ont tous fait alliance avec la N-VA à l’échelon local. Maintenir la N-VA dans l’opposition à Bruxelles, ce sera son combat.
Be.One fera campagne pour une Région bruxelloise forte et autonome, à l’égale de la Flandre et de la Wallonie dans un fédéralisme de coopération. Il s’engage pour la mobilité et l’environnement, l’élargissement des transports en commun et leur gratuité. Une taxe routière à l’entrée de la capitale doit contraindre les navetteurs à laisser leurs véhicules dans les parkings en périphérie. Be.One se veut le parti de l’égalité radicale, qui se traduit par la lutte contre le racisme, le sexisme et la discrimination au travail et sur le marché du logement.
En ce sens, il se prononce en faveur de l’autorisation du port de signes religieux au sein de l’administration, et pour une “décolonisation radicale” de l’espace public et de l’enseignement. Avec Be.One au pouvoir, la Région bruxelloise devrait adhérer au mouvement BDS qui combat pacifiquement l’occupation de la Palestine par Israël.
Né au Liban, à la frontière israélienne, Dyab Abou Jahjah est fondateur de la Ligue arabe européenne qui s’est retrouvée au cœur de manifestations antiracistes, au début des années 2000 à Anvers. Il a ensuite fondé en 2003 la liste RESIST, avec le PTB, puis le Parti démocratique musulman. Polyglotte, le verbe haut, querellé autant que querelleur, il est un bon client des médias.
Belga – Photo:BX1