L’écart entre les taux d’emploi des hommes et des femmes toujours aussi important
L’écart entre le taux d’emploi des hommes et des femmes ne s’est réduit que de moins de deux points de pourcentage (pp) en 27 ans, relève jeudi l’Organisation internationale du travail (OIT), à la veille de la Journée internationale des droits des femmes. En 2018, le taux d’emploi des hommes était toujours plus élevé de 26 pp que celui des femmes.
“De nombreux facteurs bloquent l’égalité dans le taux d’emploi“, estime Manuela Tomei, directrice de l’OIT. Toutefois, le temps consacré par les femmes à des tâches non rémunérées, comme le pourvoi de soins, freine particulièrement cette égalité.
“Ces 20 dernières années, le temps consacré par des femmes à des soins non rémunérés et à du travail domestique n’a guère diminué tandis que celui des hommes a seulement augmenté de huit minutes par jour. A ce rythme, il faudrait plus de 200 ans pour atteindre l’égalité dans le temps passé à du travail de soins non-payé.”
“Lorsque les hommes partagent de manière plus équitable ce travail non rémunéré, davantage de femmes se retrouvent à des positions managériales”, ajoute Mme Tomei.
Le rapport de l’OIT met également en évidence la double peine infligée aux mères. Entre 2005 et 2015, la différence entre la proportion de femmes avec des enfants de moins de six ans qui travaillent et celles de femmes sans jeunes enfants a augmenté de 38%.
En outre, seuls 25% des managers qui ont des enfants âgés de moins de six ans sont des femmes. Sans jeunes enfants, la proportion féminine atteint 31%, une situation qui n’a guère changé en 30 ans.
Les femmes gagnent aussi toujours 20% en moyenne de moins que les hommes. Les mères sont, elles, confrontées à une “pénalité salariale pour leur maternité” qui entrave leur vie professionnelle alors que les pères bénéficient eux d’un avantage salarial, relève l’OIT.
Belga – Photo : Belga/Nicolas Maeterlinck