Des élus néerlandophones dans les conseils d’administration des centres culturels francophones

A Watermael-Boitsfort, l’échevin de la Culture, Daniel Soumillion, élu Groen, ne présidera pas le conseil d’administration de la Vénerie comme le veut la tradition mais rentrera en tant qu’administrateur. A Ganshoren, un élu N-VA participera aussi au conseil d’administration du centre culturel. Une violation du pacte culturel selon la députée Michèle Carthé (PS).

Vendredi, lors de la plénière du parlement de la Cocof, Michèle Carthé a interpellé la ministre de la Culture, Fadila Laanan (PS), par rapport à l’entrée prochaine d’un élu communal de la N-VA, au sein du conseil d’administration du centre culturel de Ganshoren.

Les conseils d’administration des centres culturels sont composés de deux membres désignés par la Fédération Wallonie Bruxelles, deux par la Cocof et 8 par la commune. C’est le collège qui propose plusieurs noms qui doivent être avalisés par le conseil communal. Seulement, les conseils d’administration des centres culturels francophones n’ont jamais eu pour membre une personne néerlandophone. Cela va à l’encontre du pacte culturel selon Michèle Carthé.

“Je m’étonne que des nationalistes flamands veulent siéger dans des organismes purement francophones et encadrés par des décrets et des législations émanent et ne s’appliquant qu’uniquement aux francophones via la FWB. Maintenant, il y a une différence entre le vouloir et le pouvoir, a répondu Fadila Laanan. La loi sur le Pacte culturel règle dans ses articles 18 et 19 l’accès des tendances idéologiques et philosophiques aux moyens d’expression relevant des pouvoirs publics de la communauté concernée. J’écrirais donc un courrier à la commission permanente du Pacte culturel.” Ce courrier doit être envoyé au plus tard demain.

Un autre cas à Watermael-Boitsfort

A Watermael-Boitsfort, le nouvel échevin de la Culture, Daniel Soumillion, est un élu Groen mais qui s’était présenté sur une liste bilingue. Le cas est donc un peu différent même si sa présence en tant qu’administrateur et non président comme le veut la tradition, choque certains élus de DéFi. “C’est contre l’esprit du pacte culturel, commente Martine Payfa, membre du conseil d’administration de la Vénerie. Cela n’a même pas été prévu par le législateur puisque les néerlandophones ont leurs propres centres culturels.”

Si une plainte est déposée, la commission permanente du Pacte culturel devra l’examiner. Des inspecteurs seront envoyés sur place. Ils présentent ensuite leur avis à la commission qui doit trancher. En général, les dossiers se règlent à l’amiable, ce qui pourrait signifier le retrait des élus néerlandophones.

Fadila Laanan demande des précisions

Face à cette polémique, la ministre-présidente du gouvernement francophone bruxellois (COCOF) Fadila Laanan (PS) explique que cette situation est “hautement discutable et problématique”. Elle a ainsi envoyé un courrier à la commission permenante du Pacte Culturel pour faire la lumière sur cette situation. “En effet, si les élus francophones venaient en contrepartie à faire de même, ce que je ne cautionne nullement en l’état, ceux-ci pourraient dès lors occuper l’écrasante majorité des postes des conseils d’administrations et assemblées générales des centres culturels néerlandophones”, précise-t-elle dans ce courrier.

Vanessa Lhuillier – Photo : Belga/Dirk Waem