Stéphane Bleus, le “Madoff belge”, comparaîtra en chambre des mises le 3 avril

Stéphane Bleus comparaîtra mercredi prochain, le 3 avril 2019, devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles. Celle-ci va devoir se prononcer sur le renvoi en correctionnelle ou non de celui qui est surnommé le “Madoff belge”. Avec son associé Xavier Barnich, il est inculpé pour une importante escroquerie estimée à au moins 10 millions d’euros. Introduit dans le milieu de la bourgeoisie catholique et de l’aristocratie belges, Stéphane Bleus avait, via sa société, attiré ses victimes en leur proposant des investissements à des taux de rendement démesurés.

La chambre du conseil de Bruxelles avait ordonné, en novembre dernier, le renvoi en correctionnelle de Stéphane Bleus et de Xavier Barnich pour faux, usage de faux, escroquerie, exercice illégal d’intermédiaire financier, blanchiment et infractions liées à l’état de faillite. Le 3 avril prochain, la chambre des mises en accusation confirmera ou non cette décision.

L’escroquerie que Stéphane Bleus est soupçonné d’avoir mis en place est de type “pyramide de Ponzi”. Il s’agit de proposer à des investisseurs des rendements mirobolants et d’utiliser les fonds des derniers investisseurs pour verser le taux d’intérêt promis aux premiers. Le système fonctionne tant que la pyramide grandit et qu’il y a régulièrement de nouveaux investisseurs. A défaut, il s’écroule et ce sont les derniers investisseurs qui perdent tous leurs deniers. Ce système avait été utilisé par l’homme d’affaires New-Yorkais Bernard Madoff.

En décembre 2008, son fonds d’investissement s’était écroulé, faisant perdre un peu plus de 50 milliards de dollars à ses investisseurs. Stéphane Bleus avait agi selon ce même système délictueux.

Dès 2004, il avait proposé des investissements comportant des taux de rendement parfois supérieurs à 20% par an, via sa société Parangon international, installée avenue Louise à Bruxelles. Il était parvenu à créer un réseau important de clients, notamment après s’être habillement introduit dans le milieu de la bourgeoisie catholique et dans l’aristocratie belges, jusqu’à avoir été sollicité par l’ancien archevêque de Malines-Bruxelles et Primat de Belgique, André-Jospeh Léonard.

En 2014, son système s’était écroulé et il avait pris la fuite avant d’être retrouvé chez un ami à Anvers, qui le cachait. Aujourd’hui, une cinquantaine de personnes se sont constituées partie civile contre lui. Leur préjudice équivaut à environ 10 millions d’euros. Mais le montant total de l’escroquerie pourrait être bien plus important. En effet, de nombreuses autres victimes, qui se sont rendues coupables de blanchiment, ne se sont pas faites connaître auprès de la justice.

Par ailleurs, peu de saisies ont pu être opérées sur les avoirs de Stéphane Bleus. Ce dernier avait déclaré aux enquêteurs qu’il avait en effet dépensé tout l’argent qui lui avait été confié en frais de voyages, de voitures et de restaurants.

Belga

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25 mars 2019 - 19h08
Modifié le 25 mars 2019 - 19h08