Une policière sur quatre harcelée par ses collègues

Au sein de la police fédérale, une femme sur quatre affirme avoir été victime de comportements inappropriés de la part de ses collègues au moins une fois au cours des six derniers mois. C’est ce qui ressort d’une enquête sur le bien-être au travail dont fait écho vendredi le quotidien Het Laatste Nieuws.

“Ce chiffre est nettement plus élevé qu’attendu”, d’après Sarah Frederick, de la police fédérale. “Ces données ne correspondent pas au nombre de plaintes au services de prévention. Nos sommes choqués et prenons cela très au sérieux.”

Cette nouvelle enquête doit permettre de s’attaquer au problème, selon elle. “Malheureusement, cette question est encore un grand tabou et on hésite trop souvent à dénoncer les comportements abusifs.”

L’enquête, à laquelle ont participé 4.846 policiers, révèle par ailleurs que la moitié des sondés souhaitent renoncer à leur poste au sein de la police.

“Une responsabilité des autorités”

“C’est un vrai choc pour nous”, a réagi le vice-président du syndicat libéral SLFP Police, Vincent Houssin. Il appelle dès lors à prendre des mesures, de toute urgence, afin d’améliorer le bien-être du personnel des services de police. “Les autorités portent à cet égard une responsabilité écrasante”. “Nous nous attendions à ce que les résultats ne soient pas bons, mais personne n’imaginait qu’ils seraient si mauvais”. Selon le syndicaliste, la situation est non seulement “dramatique” au sein de la police fédérale, mais également à l’échelon local où plusieurs zones de police obtiennent de piètres résultats en matière de bien-être au travail.

Selon le syndicat, il avait été convenu, avec le gouvernement, de se réunir au sein d’un groupe de travail afin de prendre des mesures en vue d’améliorer le bien-être du personnel de police. “Les dirigeants portent à cet égard une responsabilité écrasante”, estime Vincent Houssin. Mais l’initiative des autorités se fait attendre, dénonce-t-il. “Il faut agir vite. Il est d’ailleurs également urgent de rendre la profession plus attractive, tant aux niveaux local que fédéral. Autrement, la police court droit à la catastrophe”. Vincent Houssin espère dès lors que les “responsables politiques ont bien compris le message”.

Avec Belga – Photo : Belga/Jean-Marc Hervé Abelard 

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12 avril 2019 - 10h18
Modifié le 12 avril 2019 - 11h05