Cinq associations dénoncent les espaces vides : “La 20e commune de Bruxelles”
6,8 millions de m² vacants en Région bruxelloise : c’est le chiffre interpellant révélé par les ASBL Communa, Toestand, Fébul, Logements123Woningen, BRAL et SAW-B, qui souhaitent valoriser le droit au logement et à la ville, et permettre aux habitants de profiter de ces espaces vides.
Pour mettre en exergue ce chiffre particulièrement élevé, les associations ont calculé que 6,8 millions de m² d’espaces vacants représentent une superficie quasiment similaire à celle de la commune d’Ixelles. Si ces espaces vides représentaient la 20e commune de la Région bruxelloise, elle serait la 9e plus large entité de la capitale. Et les associations de droit au logement ont donné un nom symbolique à cette entité fictive : Saint-Vide-Leegbeek. “Cette commune a un potentiel indéniable pour répondre aux besoins sociaux de la ville”, estiment les associations par voie de communiqué.
Alors que des dizaines de milliers de familles sont en attente d’un logement en Région bruxellois, ces associations estiment que ces espaces vides peuvent permettre l’installation à l’avenir de logements modulaires, de solutions d’habitats groupés ou des espaces destinés aux citoyens, non-privatisés.
Le groupe estime en effet que les principaux opérateurs fonciers publics à Bruxelles confient la gestion d’espaces de tailles importantes à des entreprises privées. “En Belgique, comme dans d’autres pays européens, ces sociétés réduisent les espaces vacants à une niche économique fructueuse. Elles les investissent d’une logique extractiviste dont les conséquences sont interpellantes : les personnes précarisées sont systématiquement exclues du processus d’occupation des lieux et les droits des occupant.e.s sont réduits à peau de chagrin”, dénonce le collectif d’associations.
Ce dernier propose donc aux Bruxellois et Bruxelloises d’investir ces espaces de Saint-Vide-Leegbeek et de développer des initiatives d’intérêt général. Une occupation temporaire pour faire prendre conscience de la nécessité de repenser ces espaces urbanistiques.
Gr.I. – Photo : Communa, Toestand, Fébul, Logements123Woningen, BRAL et SAW-B