Nouvelles craintes sur la subsistance du musée royal de l’armée à Bruxelles
Plusieurs associations de défense du patrimoine, parmi lesquelles l’union française des amateurs d’armes (UFA) et l’asbl Art&Héritance, ont transmis lundi par voie d’avocats leurs craintes quant à la subsistance du musée royal de l’armée à Bruxelles.
Ces craintes se sont multipliées depuis que le site a été intégré il y a deux ans au War Heritage Institute qui dénonce les “allégations mensongères” de ses détracteurs. Le classement des salles historiques du musée par la Région bruxelloise aurait pu apaiser les craintes des associations mais celles-ci n’y croient plus sous cette législature, à moins de trois semaines des élections. La procédure de classement a été ouverte il y a presque deux ans.
Les associations craignaient une dispersion des collections dans le pays, et elles voient aujourd’hui leurs craintes fondées après la création d’un nouveau site, baptisé “Seafront”, à Zeebrugge, après un autre site, “Gun-fire”, à Braschaat. Il est également question de la création d’un grand musée militaire flamand, “entré dans sa phase préparatoire“, plusieurs centaines d’objets du musée bruxellois ayant été sélectionnés en vue de leur déménagement. Enfin, ajoutent ces défenseurs du patrimoine, certains avions déménageront vers des sites extérieurs, à Beauvechain et Coxyde, en vue de la rénovation d’ici 2020 du grand Hall de l’air et de l’espace du musée bruxellois.
A terme, tous les appareils civils en ce compris la caravelle Sabena disparaîtront, déplorent-elles. “Allégations mensongères“, répond le War Heritage Institute (WHI), selon qui le Seafront de Zeebrugge n’est qu’un “partenaire” indépendant dans le cadre des commémorations pour le 75e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale. C’est à ce titre que le WHI lui prête quelques pièces de sa collection. Même démarche pour le site de Bourg-Léopold, un “Liberation Garden” sur l’histoire de la ville garnison, point de départ de l’opération “Market Garden”, initiatives indépendantes vis-à-vis desquelles le WHI prête des pièces en tant que partenaire, comme il le fait vis-à-vis du Bastogne War Museum ou du Fort d’Eben Emael, à Bassenge.
Concernant les avions, le WHI confirme que le Hall de l’air fera l’objet d’un réaménagement dans les prochains mois en vue de le rendre plus lisible, plus propre et plus cohérent. Mais à ce stade, “rien n’est encore décidé” concernant le déménagement de certains avions voire la disparition de tous les avions civils du musée bruxellois. D’autres développements suivront dans le cadre du futur plan directeur du musée. Et “il est évident que ce futur plan directeur devra intégrer les objectifs et missions confiés à l’Institut par sa loi organique“, précise le WHI.
Belga