Burn-out : un retour au travail plus rapide grâce aux techniques de thérapie post-traumatique

Une professeure de la VUB a mis au point un traitement du burn-out fondé sur des techniques issues de la psychologie de trauma. Cette approche aide les patients à reprendre plus rapidement le travail, considéré comme un élément essentiel à la guérison.

Elke Van Hoof travaille depuis plus de 20 ans en tant que psychologue du stress et des traumatismes. Selon elle, des techniques psychologiques largement utilisées (les techniques EMDR) en thérapie post-traumatique se révèlent aussi très efficaces pour le traitement du burn-out.

“Dans mon cabinet, j’ai constaté un déséquilibre entre le ressenti et la logique, tant chez les patients atteints de burn-out que chez ceux qui souffrent de traumatisme. Ils savent objectivement qu’ils doivent prendre un peu de recul et ne pas avoir peur, mais cela ne correspond pas à ce qu’ils ressentent. En appliquant les techniques de traitement post-traumatique, nous apportons à nouveau un équilibre”, explique la professeure Van Hoof, citée dans un communiqué du Centre de Résilience, qu’elle a elle-même fondé.

Son approche, qu’elle a professionnalisée sous l’appellation “Insourcing”, considère la réintégration au travail comme un élément essentiel à la guérison. Celle-ci est primordiale dès le début du traitement. “Une étape importante dans ce parcours est de retrouver du sens. Il est impossible de guérir totalement lorsque l’on ne se sent pas utile”, ajoute la professeure Van Hoof.

Sur plus de 400 dossiers clos lors de la phase pilote, une centaine ont fait l’objet d’une analyse qui montre que plus de 70% des patients sont retournés au travail rapidement: après 92 jours ou 3 mois en moyenne, ce qui est deux fois plus rapide que la moyenne actuelle de 189 jours, souligne le Centre de Résilience.

Cette remise sur les rails se traduit également par une économie importante. “Il est généralement admis que le coût d’un employé en incapacité de travail pendant une longue période est d’environ 1.000 euros par jour. Si l’approche de la professeure Van Hoof permet de faire passer la durée de l’incapacité de travail de 189 à 92 jours, il serait possible d’économiser pas moins de 100.000 euros par employé”, conclut le Centre de Résilience.

Pour la ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), ce projet pilote est en phase avec sa politique. Elle rappelle cependant qu’il existe différentes manières d’accompagner un patient vers la reprise du travail. “Ces initiatives complètent le cadre légal qui met l’accent sur une intervention précoce”, conclut-elle.

Belga

■ Reportage de Catarina Letor et Béatrice Broutout

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07 mai 2019 - 12h38
Modifié le 07 mai 2019 - 12h38