Tract polémique d’Ecolo: le PS appelle à l’apaisement

Le PS a appelé jeudi à l’apaisement après la polémique née d’un tract d’Ecolo sur les questions religieuses distribué dans le nord de Bruxelles.

On doit tous faire de l’apaisement, sinon on va créer des tensions qui, demain, seront des germes, qui vont nourrir les populismes de tout bord, les extrémismes de tout bord. Il faut revenir vers les vrais sujets qui sont les sujets économiques et sociaux, la précarité énergétique et sanitaire, la discrimination à l’embauche. C’est là-dessus qu’on nous attend“, a déclaré le chef de groupe PS, à la Chambre, Ahmed Laaouej, interrogé sur Bel-RTL.

La révélation de ce tract, qui classait de manière sommaire les positions des partis politiques sur quatre questions de nature religieuse (dont le port de signes philosophiques ou religieux et l’abattage rituel), a valu une volée de bois vert aux écologistes accusés de pratiques communautaristes. La direction du parti a clairement désavoué cette façon de faire qui n’a pas reçu son autorisation.

Dans la soirée, la députée auteur du tract, Zoé Genot, a expliqué les raisons de son initiative visant à démonter les accusations colportées, selon elle, par des “socialistes inquiets” auprès d’électeurs musulmans. Tête de liste PS à Bruxelles, M. Laaouej dénonce une “opération de manipulation de masse“. Il salue le “recadrage” des Verts car, à l’entendre, ce genre de tract et de polémique ont créé des tensions.

Cela crée des tensions sur le terrain. Les gens ne comprennent pas d’être ainsi pris en otage. Il faut aujourd’hui que chacun ait le sens des responsabilités. On ne va pas commencer à exciter les populations sur des questions particulièrement sensibles qui touchent à leur identité, à leur conviction et leur situation personnelle“, a-t-il souligné. Outre la façon de faire vis-à-vis de certains électeurs, le tract ravive le débat sur l’abattage rituel, sans étourdissement, tel qu’il est prescrit par les religions juive et musulmane. Les positions des partis peut varier entre Bruxelles et la Wallonie. Au sud du pays, cette pratique a été interdite, pas à Bruxelles.

A Bruxelles, il n’y a aucune initiative qui est prise et qui sera prise sur le terrain de l’abattage rituel. Donc, il reste autorisé à Bruxelles en raison du respect de la Constitution, notamment de la liberté convictionnelle et religieuse“, a fait remarquer M. Laaouej. “Il y a des différences de situation entre Bruxelles et la Wallonie parce que les sociologies ne sont pas les mêmes. Il y a 184 nationalités à Bruxelles, avec une forte population de confession musulmane et cela appelle des réponses articulées sur la Constitution, les principes fondamentaux“, a-t-il ajouté.

► L’édito de Fabrice Grosfilley : le tract d’Ecolo, partie émergée des campagnes communautaires

Belga

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16 mai 2019 - 10h04
Modifié le 16 mai 2019 - 10h04