L’étude des experts indépendants pour la gestion de l’exploitation de Zaventem est publiée
L’étude d’incidence sur les nuisances sonores autour de Brussels Airport, réalisée par le bureau français Envisa et dont la seconde partie a été publiée lundi soir, “peut constituer une bonne base pour que le prochain gouvernement prenne des décisions sur la direction à prendre en ce qui concerne l’aéroport national”, a réagi mardi le cabinet du ministre fédéral de la Mobilité François Bellot (MR). Pour la première fois, les autorités disposent d’une étude indépendante réalisée par une agence d’experts réputés, relève son porte-parole Jasper Pillen.
Ce n’est pas un hasard si la seconde partie de cette étude d’incidence sur les nuisances de l’activité de Brussels Airport a été publiée lundi soir. L’Etat fédéral devait en effet faire réaliser celle-ci avant le 3 juin, avec une astreinte de 300.000 euros par mois de retard à la clé. Il y a près de deux ans, le 19 juillet 2017, le tribunal bruxellois de première instance avait décidé qu’il ne pouvait plus y avoir d’infraction aux normes bruxelloises de bruit entre 23h et 7h pour les départs sur la route du Canal et du Ring et pour les atterrissages sur la piste 01 de l’aéroport de Zaventem, plus courte que les deux autres.
Le tribunal n’avait alors pas accédé à la demande de la Région bruxelloise et de plusieurs communes de la capitale de totalement interdire l’emploi de cette route. Le juge avait alors également imposé à l’Etat belge de réaliser, à ses frais, une étude d’impact objective sur les nuisances sonores causées par l’aéroport de Zaventem. Celle-ci n’arrivant pas, la Région avait de nouveau eu recours à la justice, qui a fixé la date butoir du 3 juin pour l’effectuer et la publier, sous peine d’astreinte.
Une première partie de l’étude, sur l’impact des activités de l’aéroport, avait déjà été transmise au ministre Bellot en janvier dernier, tandis que la seconde, publiée lundi soir, s’attarde sur les recommandations des experts.
Un choix politique
Dans le rapport des experts, on peut lire que “la nature opaque, arbitraire, non coordonnée, fragmentée et partisane de la réglementation et de la gouvernance de ces questions constitue un problème clair et important dans la gouvernance et la surveillance du régime actuel de bruit de Brussels Airport, qui entraîne en partie tant de poursuites judiciaires et une grande insatisfaction du public.” Les experts disent que les politiques doivent prendre une décision. Soit ils répartissent le bruit sur plus de personnes, soit ils concentrent le bruit sur un petit groupe de personnes.
“Il y aura toujours des gagnants et des perdants. Le public devrait s’attendre à un certain niveau de bruit des avions s’il vit à proximité de l’aéroport, même si cela ne lui plaît pas en tant qu’individu. Toutefois, cet impact devrait être rendu aussi prévisible que possible dans le cadre de la politique convenue, en tenant compte des limites clairement expliquées de la sécurité, de la capacité et des influences incontrôlables telles que les conditions météorologiques. L’honnêteté et la transparence sur cette vérité sont essentielles si l’on veut que la confiance et l’acceptation soient rétablies dans une certaine mesure”, conclut l’étude.
V.Lh./Belga – Photo:BX1