Quel est le coût environnemental réel du transport ? Analyse dans #M
Concernant le coût environnemental des transports, les chiffres d’une étude récentes de la commissaire européenne au Transport Violeta Bulc posent question et interrogent sur les mesures à prendre, en particulier dans le secteur aérien. Dans ce domaine, le coût des 33 aéroports européens revient à 33 milliards d’euros. Le coût du trafic maritime est estimé à 44 milliards d’euros. Des chiffres qui peuvent surprendre. Cathy Clerbaux, professeure en Science de l’atmosphère à l’ULB est l’invité de l’émission #M pour en parler.
Pour les avions, ces coûts environnementaux recouvrent les coûts du bruit, des émissions de CO2 et de l’impact sur les changements climatiques des 33 aéroports examinés par l’étude. “C’est la première fois qu’on a une étude qui essaie de chiffrer les différents facteurs qui vont augmenter artificiellement le coût. Le coût sociétal est également inclut, comme le bruit des avions qui dérange le sommeil, …“, explique la professeure Cathy Clerbaux.
Le moyen de transport le plus mauvais pour l’environnement reste tout de même l’avion si l’on calcule en fonction du temps. “Au niveau du coût en terme de CO2, si vous allez de Bruxelles à Marseille en voiture, ça sera équivalent si vous prenez l’avion par voyageur et par kilomètre. Si vous prenez le train ou le TGV, le coût sera 45 fois moins élevé,” analyse-t-elle avant de conclure: “mais on prend rarement l’avion pour des petites distances, et donc le coût total sera plus important puisqu’on a tendance à faire des grandes distances.” Au final, l’avion coûte donc plus cher que la voiture si l’on tient compte des distances. Et souvent, le train sera plus cher que l’avion.
A la question, ‘la promesse de réduire de moitié nos émissions de CO2 d’ici 2050 est-elle tenable ?’, la professeure reste sceptique : “Si l’on veut respecter l’accord de Paris et rester en dessous des 2°C de température, il faut diminuer de au moins 25 % voire 40 % si l’on veut arriver à 1.5 degrés. Pour cela, il faut faire des efforts sur tous les postes qui émettent des gaz à effet de serre. Au niveau du transport, on améliore les émissions des voitures et l’efficacité du transport maritime. Mais, il y a de plus en plus avion. Sur ce poste-là, je ne vois pas comment on va diminuer les émissions à court terme.
La rédaction