L’AfricaMuseum à Tervuren se dote d’une charte éthique
L’AfricaMuseum à Tervuren travaille actuellement à l’élaboration d’un code éthique afin d’encadrer les activités qui se déroulent à l’intérieur et à l’extérieur du musée, peut-on lire ce samedi dans les pages de La Capitale. L’objectif est ainsi de s’assurer que les organisateurs de telles activités évitent de construire et de reproduire des clichés sur le continent africain, indique le directeur du musée, Guido Gryseels, en réaction à la polémique suscitée par la soirée “AfroHouse” organisée dimanche dans le parc du musée.
Dimanche dernier, la soirée “AfroHouse” par le collectif “Thé Dansant” a suscité la polémique. L’événement était organisé dans le parc de Tervuren, à deux pas de l’AfricaMuseum. Pour l’occasion, les organisateurs de la soirée ont demandé aux participants de s’habiller aux “couleurs de l’Afrique”. Une demande qui a fait un tollé sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, “Cafe Congo” a d’ailleurs interpellé directement l’AfricaMuseum.
Cependant, le parc dépend de la Régie des Bâtiments et le musée n’était pas impliqué dans l’organisation, comme il l’annonçait au préalable sur Facebook.
Le musée confirme cependant avoir donné l’autorisation d’organiser cet événement mais précise avoir spécifiquement demandé aux organisateurs de ne pas construire de stéréotypes sur l’Afrique.
Ce mercredi, le musée a réagi dans un communiqué publié sur Facebook. “Lors de l’annonce de l’événement sur Facebook, nous avons constaté que le code vestimentaire proposé par Thé Dansant encouragerait des représentations très clichées et stéréotypées de personnes d’origine africaine. Le musée a immédiatement contacté [l’organisation] pour lui indiquer les conséquences potentielles de cette approche et pour demander aux organisateurs de modifier le code vestimentaire. Cette mesure s’est avérée insuffisante car certains participants ont quand même choisi de porter des tenues stéréotypées. Un certain nombre de photos blessantes et humiliantes prises lors de l’événement circulent maintenant en ligne.
L’AfricaMuseum a mal jugé cette situation et aurait dû jouer un rôle plus important en imposant des exigences et / ou des conditions claires à l’avance. Nous prenons cet incident au sérieux et tenons à nous excuser pour avoir mal géré la situation de telle manière que cela se soit produit. Nous assumons la responsabilité de cette erreur de jugement et travaillons sur un plan d’action éthique pour les événements à venir afin que cela ne se produise plus à l’avenir.”
Pour ne pas que de telles situations se reproduisent à nouveau, le directeur de l’AfricaMuseum, Guido Gryseels, prépare actuellement une charte éthique qui sera d’application d’ici la fin du mois, annonce-t-il. “Suite à cet événement, nous nous sommes rendus compte que l’accord oral ne suffisait plus. Les programmateurs d’événement organisé soit dans le musée soit dans le parc devront dorénavant signer une charte éthique afin d’éviter tous types de stéréotypes sur le continent africain.”
A.V. – Photo: BX1