A qui profite la nouvelle législation sur les jobs étudiants ? Réponse dans M
Travailler comme étudiant est-il plus facile aujourd’hui ? Depuis un an, la législation en matière de job étudiant a changé. Le travail des étudiants est comptabilisé non plus en jours mais en heures. Alors à qui profite réellement cette nouvelle législation ? On fait le point sur le plateau de M.
Les cotisations sociales sont passées à 475 heures, au lieu de 50 jours. Un changement qui facilite le travail pour les étudiants selon Michèle Meysman, coordinatrice de Infor Jeunes Schaerbeek : “Avant le 1er janvier 2017, le contingent était comptabilisé en jours. Un étudiant qui travaillait 3 heures par jour perdait donc une journée dans son contingent des 50 jours. Maintenant, s’il travaille 3 heures, c’est comptabilisé comme 3 heures sur le contingent des 475 heures.”
Pour Ludovic Voet, responsable Jeunes-CSC, “ce n’est ni une bonne chose, ni une mauvaise chose, ça prouve surtout qu’il y a une explosion dans le travail étudiant”. En 10 ans, le nombre de jobistes étudiants a doublé. On est passé de 65% d’étudiants qui ne travaillaient que l’été en 2006 à 27% en 2016, grâce aux différentes mesures prises ces dix dernières années mais aussi car les étudiants ont un réel besoin de travailler. “C’est devenu une nécessité”. On voit ainsi apparaître un phénomène d’étudiants qui ne travaillent non plus seulement l’été mais également tout au long de l’année.
Un phénomène qu’Arnaud Le grelle, directeur Wallonie-Bruxelles chez Federgon a également constaté. Il considère, toutefois, que ce n’est pas uniquement dû à la nouvelle législation de 2017, “c’est une adaption du travail étudiant à de nouvelles réalités, à la fois du marché du travail mais également aux exigences des études”. En effet, ses observations montrent que les professeurs demandent de plus en plus de se confronter très jeune au marché du travail.
En dessous des 475 heures, l’employeur ne paye qu’une cotisation de solidarité de 5%. Au delà des 475 heures, elle est de 13%. Un changement qui bénéficie donc aussi à l’employeur, mais Arnaud Le grelle nuance, “on n’observe pas un effet de substitution très massif où on remplacerait énormément de travailleurs du circuit classique par des travailleurs étudiants”. En effet, si le nombre de travailleurs étudiants augmente, c’est aussi car l’économie va mieux, précise-t-il. Un avis pas tout à fait partagé par Ludovic Voet et Michèle Meysman : “les employeurs ont de nombreux avantages à engager des étudiants, et inévitablement ça a des conséquences sur d’autres travailleurs”.