Manifestation des taxis: altercations tendues avec les chauffeurs Uber
Quelques chauffeurs utilisant la plate-forme Uber ont été mis à l’arrêt par des chauffeurs de taxis, notamment trois devant l’ambassade américaine sur la petite ceinture, a indiqué Sam Bouchal, porte-parole de la FeBeT (Fédération belge des Taxis).
Il assure qu’il n’y a eu aucun incident. Ilse Van De Keere, la porte-parole de la police de Bruxelles-Ixelles, assure que les policiers surveillent la situation de près.
Sam Bouchal justifie l’opposition des chauffeurs de taxis à la venue sur le marché de concurrents utilisant la plate-forme de mise en relation Uber: “Ce sont des chauffeurs professionnels aujourd’hui, mais pour des limousines. Ils doivent normalement avoir un contrat préalable de 90 euros pour un minimum de 3 heures. C’est donc un service de niche VIP. C’est cela le sens de la loi. Quant à l’arrêté constitutionnel de 2010 qu’ils mettent en avant, il concernait un chauffeur de limousine de Wallonie qui venait chercher un client à Bruxelles, ce qu’il a le droit de faire. Les chauffeurs de limousine peuvent venir chercher des clients à Bruxelles, mais pour des contrats VIP, pas des courses de taxis“.
L’association belge des chauffeurs limousines défend que les taxis veulent garder le monopole du marché. “C’est Uber qui cherche à obtenir un futur monopole en tuant tous les taxis“, répond Sam Bouchal. Le porte-parole de la FeBet précise que les fumées dégagées sur la petite ceinture et sur le ring à hauteur de Ruisbroek étaient dues à des fumigènes, non à des pneus brûlés. La police fédérale n’a pas encore eu confirmation de cette information.
“Travailler tous ensemble pour améliorer la mobilité à Bruxelles”
Le directeur général d’Uber Belgique, Joost Verdriesen estime, dans une carte blanche, que “tous les chauffeurs professionnels ont un rôle à jouer dans l’amélioration de la mobilité à Bruxelles”.
“Les nouveaux services doivent offrir une alternative crédible à la voiture individuelle et se développer en complémentarité des transports en commun. Mais les taxis et les chauffeurs LVC ont un rôle central pour soutenir ce changement d’habitude et permettre à tous de bénéficier d’une meilleure mobilité”, écrit-il notamment.
“Si nous sommes pleinement engagés à travailler avec l’ensemble du secteur – y compris avec les taxis – pour améliorer la mobilité à Bruxelles, les restrictions réglementaires limitent les avantages de notre application aux chauffeurs LVC”, ajoute-t-il en reconnaissant toutefois qu’Uber “a fait des erreurs” en voulant changer la manière dont les gens se déplacent.
“Nous voulons changer la façon dont nous menons nos activités, en plaçant l’intégrité au coeur de nos décisions et nous travaillons pour mériter la confiance des villes dans lesquelles nous opérons. Bruxelles n’est pas une exception”, poursuit Joost Verdriesen.
“Nous pensons que tous les chauffeurs professionnels ont un rôle à jouer dans l’amélioration de la mobilité à Bruxelles et nous voulons être un partenaire constructif de toute réforme qui sert les intérêts des chauffeurs, des passagers et de la ville de Bruxelles”, conclut-il.
► Un reportage signé Catarina Letor et Marjorie Fellinger
BELGA