Procès Khorshed : des commissions rogatoires ont été effectuées en France, en Italie et aux Pays-Bas

Les enquêteurs ont exposé, mardi devant la cour d’assises de Bruxelles, que des commissions rogatoires ont été effectuées dans les pays où l’accusé avait été repéré via la téléphonie. La demande de commission rogatoire au Bangladesh, elle, est restée lettre morte, ont précisé les policiers et la juge d’instruction.

Alam Khorshed, un Bangladais âgé de 35 ans, est jugé par défaut pour avoir égorgé une femme et ses trois enfants à Etterbeek en septembre 2012. “Le 29 septembre 2012, Alam Khorshed avait appelé ses voisins de chambre à Etterbeek sur base d’un numéro français. Une commission rogatoire a dès lors été effectuée en France et a permis de constater que l’intéressé a activé des bornes GSM sur le sol français jusqu’au 29 septembre 2012 à 14h52. Les informations que nous avons obtenues nous permettent de dire qu’il a pris un train pour Paris puis un autre à destination de l’Italie en passant par Chambéry”, ont expliqué les enquêteurs. “Il a ensuite été repéré en Italie, à Milan, le 30 septembre 2012 à 9h36. La commission rogatoire là-bas a permis de constater qu’Alam Khorshed avait passé la nuit du 29 septembre au 30 septembre 2012 à proximité de la gare centrale de Milan”, ont-ils poursuivi.

L’accusé avait ensuite fait usage d’un numéro, le 3 octobre 2012, qui passait par une plate-forme à Utrecht aux Pays-Bas. Une nouvelle commission rogatoire dans ce pays a permis d’apprendre que le destinataire était un numéro bangladais. Une demande de commission rogatoire avait ensuite été envoyée par voie diplomatique des autorités belges aux autorités bangladaises le 4 avril 2012. Aucune réponse n’y a été donnée. Enfin, l’enquête a néanmoins pu constater que, le 31 mai 2013, Alam Khorshed se trouvait toujours au Bangladesh puisqu’il avait tenté d’y retirer de l’argent avec une carte de crédit. De nombreux autres devoirs d’enquête avaient été sollicités par la juge d’instruction aux autorités bangladaises mais n’ont jamais obtenu de suite.

Des assassinats motivés par la vengeance

Alam Khorshed, un homme de 35 ans originaire du Bangladesh, est accusé d’avoir assassiné Rajvir Kaur, âgée de 30 ans, et ses trois garçons; Manraj Singh, âgé de 6 ans, Karmanvir Jasbir Singh, âgé de 5 ans, et Navjot Jasbir Singh, âgé de 2 ans et demi. C’est le mari de Rajvir Kaur et père des enfants, Singh Jasbir, qui a découvert leurs corps, à leur domicile, rue Général Capiaumont à Etterbeek, le 28 septembre 2012 vers 20h50. Les victimes avaient été égorgées. Les soupçons se sont rapidement portés sur l’accusé, Alam Khorshed, un collègue de Singh Jasbir. Ce dernier, qui s’est constitué partie civile au procès, a raconté qu’Alam Korshed travaillait comme plongeur au restaurant Shake Hand à Woluwe-Saint-Pierre, où lui était cuisinier. Il a précisé que cet homme le rendait responsable du fait qu’il n’arrivait pas à obtenir les papiers qui lui auraient permis de rester en Belgique.

Deux jours après les faits, Alam Korshed aurait appelé l’un de ses voisins à Etterbeek pour lui demander si “les quatre sont morts”. Une autre connaissance d’Alam Khorshed a également déclaré à la police que ce dernier l’avait appelée le 1er octobre 2012 et lui avait dit qu’il avait égorgé quatre personnes. Etant donné que l’accusé avait déclaré par téléphone qu’il était au Bangladesh, la police a entamé une enquête sur la base des numéros GSM qu’il utilisait. Il semble qu’Alam Khorshed ait quitté la Belgique le soir même des faits puis qu’il soit passé par la France et l’Italie avant d’atteindre Lakmipur au Bangladesh. Une demande de commission rogatoire internationale a été envoyée aux autorités bangladaises le 4 avril 2012 mais aucune réponse n’y a été donnée jusqu’à ce jour, malgré l’insistance de la juge d’instruction. Le procès se poursuivra mercredi.

Belga

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25 avril 2018 - 07h45
Modifié le 25 avril 2018 - 09h48