Ryanair : Kris Peeters demande à Michael O’Leary de ne pas laisser le conflit s’envenimer

 Le ministre de l’Emploi Kris Peeters demande au patron de Ryanair, Michael O’Leary, d’éviter les risques d’escalade du conflit social dans la compagnie aérienne. Le torchon brûle de plus belle entre syndicats et direction depuis que cette dernière a envoyé aux travailleurs grévistes des avertissements de “no show” la semaine dernière, soit une faute lourde pouvant mener au licenciement sans indemnités en cas de répétition.

Kris Peeters, dont une réaction avait été sollicitée par le syndicat chrétien CNE, dit s’informer “sur les circonstances juridiques précises des courriers” envoyés. Le ministre souligne que “le droit de grève implique que les travailleurs ne peuvent être licenciés sur motif d’avoir participé à une grève“. “C’est d’autant plus vrai quand une grève est planifiée de manière correcte et reconnue par un ou plusieurs syndicats.

Le syndicat chrétien s’est également adressé au Premier ministre Charles Michel, au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et à la commissaire européenne à l’Emploi Marianne Thyssen, et s’attend à ce que ces derniers réagissent en fonction de leurs compétences. “Cela fait trop longtemps que la lenteur des tribunaux et l’inertie des services d’inspection sociale permettent à Ryanair de continuer à développer son modèle et son exploitation en toute impunité“, déplorait ce week-end la CNE.

Ryanair a annulé 600 vols, mercredi et jeudi, en raison d’une grève du personnel de cabine en Belgique, Portugal, Espagne et Italie. Quelque 50.000 passagers ont été touchés par ces actions. La compagnie aérienne emploie environ 700 personnes en Belgique dont 600 à Charleroi.

La compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair a envoyé des messages d’avertissement de “no show” à son personnel au lendemain de la grève de mercredi et jeudi, a fait savoir la CNE samedi dans une lettre adressée aux autorités fédérales et européennes. “Scandaleux”, a jugé le syndicat.

Un ‘no show’ est une faute lourde qui amène le plus souvent au licenciement sans indemnité en cas de répétition. Participer à une grève ne peut en aucun cas être considéré comme une faute. Cela va à l’encontre de toutes les Conventions internationales“, a souligné la Centrale nationale des employés.

Voici la lettre confidentielle envoyée au personnel :

 

Belga

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30 juillet 2018 - 15h01
Modifié le 30 juillet 2018 - 15h24