Une famille macédonienne dans l’incertitude veut interpeller la ministre De Block

Une famille macédonienne, dont le papa Kadri Jakupi habite en Belgique depuis près de 20 ans, a rassemblé ses amis et la presse vendredi, dans une tentative d’interpeller la ministre de l’Asile et la Migration Maggie De Block sur sa situation qu’elle juge insoutenable. La famille habite depuis plus de 10 ans dans un appartement de Schaerbeek, le père travaille aussi dans une brasserie de cette commune bruxelloise depuis 2007.

En tout, cela fait près de 20 ans que le père de cette famille vit en Belgique, pays dans lequel il est arrivé en 1999. Problème: Kadri Jakupi a perdu son droit de séjour il y a quelques années, un tribunal estimant que son premier mariage était un “mariage blanc” visant l’obtention de papiers. Une hypothèse fermement niée par le principal intéressé, qui a depuis tenté, en vain jusqu’ici, de faire appliquer l’article “9bis” permettant de demander une régularisation en résidant déjà dans le pays concerné. Selon l’avocat du papa, une procédure en appel a été entamée en 2015, contre un premier rejet de sa tentative d’invoquer l’article 9bis, un dernier recours dont la famille attend toujours le résultat, à quelques jours de l’an 2019.

Né en 1979 en Macédoine, Kadri Jakupi était arrivé en Belgique en 1999, où il s’est marié en 2002 avec une femme belge. Il a ainsi obtenu le droit de séjour, mais en janvier 2005 le couple s’est séparé, Jakupi ayant demandé le divorce en raison notamment “des absences constantes” de son épouse. Etant tombé amoureux d’une amie d’enfance de Macédoine, il s’est remarié quelques mois plus tard avec cette dernière, le jeune couple restant en Belgique où il a eu trois enfants dans les années qui ont suivi et où il a acheté un appartement à Schaerbeek.

Les enfants, qui n’ont connu que la Belgique, vont tous trois à l’école dans cette commune. Ce n’est qu’en 2012, alors que deux des enfants sont déjà nés et que le troisième est attendu, que le permis de séjour a été retiré à Kadri Jakupi, après que la justice avait estimé que le premier mariage de celui-ci n’était pas valable, selon le déroulement des évènements communiqué par la famille. Depuis, c’est l’incertitude, une incertitude devenue “insupportable”, selon la communication de la famille et de son avocat Marijn Van Nooten. L’affaire a des retombées bien concrètes, même pour les enfants, soulignent-ils: l’aînée ne peut ainsi pas participer à une excursion scolaire de plusieurs jours en janvier, qui emmène toute sa classe en France. Elle risquerait, en cas de contrôle par exemple, d’être empêchée de revenir en Belgique. “Une famille dans cette situation, qui a suivi une intégration parfaite (vie en Belgique depuis 1999, un travail constant et des cotisations sociales…), devrait selon loi pouvoir recevoir un droit de séjour (éventuellement pour raisons humanitaires)“, indique l’avocat.

Belga

 

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28 décembre 2018 - 17h50
Modifié le 28 décembre 2018 - 17h50