Manifestation des “gilets jaunes” le 30 novembre : des peines de travail et de prison avec sursis

Plusieurs hommes ayant pris part à la manifestation des “gilets jaunes” du 30 novembre dernier à Bruxelles ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bruxelles ce vendredi matin.

E.F., un homme de 37 ans, a été condamné à une peine de 15 mois de prison avec sursis pour coups et blessures ainsi que rébellion lors de la manifestation. Le tribunal a rendu un jugement longuement motivé et établi qu’il avait effectivement lancé un pavé vers les policiers et blessé l’un d’eux lorsqu’il a été interpellé. Lors de l’instruction d’audience, le prévenu avait reconnu avoir jeté un projectile mais avait nié avoir eu l’intention de blesser. Il écope aussi d’une amende de 800 euros avec sursis pour la moitié.

Le tribunal a également considéré les faits établis à l’encontre de T.V., un homme de 25 ans originaire de Pepinster. Celui-ci avait été arrêté administrativement le 30 novembre dernier, à l’issue de la manifestation. Le 6 décembre suivant, la police était venue l’interpeller chez lui. Il avait été reconnu sur des images de caméra comme étant un des manifestants qui avaient lancé des projectiles vers les policiers. Lors de son interrogatoire, le prévenu avait reconnu un seul jet de pierre en direction des policiers. Il avait dit avoir agi de la sorte en réaction à l’utilisation par la police d’un canon à eau et de gaz lacrymogène.

S.B., un homme de 44 ans, a été condamné à une peine de travail de 100 heures pour avoir lancé des projectiles sur des policiers. L’homme avait été interpellé quelques jours après la manifestation. Face au juge le 4 janvier dernier, il avait admis les faits et exprimé des regrets.

R.A., un jeune homme de 23 ans, a été reconnu coupable d’avoir jeté un pavé sur un véhicule de police lors de cette manifestation. “La voiture de police a dû faire marche arrière et le prévenu, non content d’avoir lancé un pavé, a incité à l’émeute en invitant d’autres à le rejoindre pour poursuivre le véhicule et caillasser encore les policiers“, a énoncé le président du tribunal, Pierre Hendrickx. Le prévenu a aussi été reconnu coupable d’avoir détruit deux feux de signalisation avec une barre de fer. Le tribunal a estimé les faits graves, les policiers n’ayant “pas la vocation d’être pris pour cible pour permettre à des personnes de déverser leurs frustrations et exercer leurs pulsions violentes“. Néanmoins, il a tenu compte du jeune âge du prévenu, du fait qu’il n’a pas d’antécédents judiciaires, des regrets qu’il a émis et de sa situation sociale précaire due notamment au fait qu’il souffre d’un “handicap à l’emploi” puisqu’il est illettré. Le tribunal l’a dès lors condamné à une peine de travail de 150 heures.

Belga