Des sans-papiers manifestent pour demander une régularisation par le travail

Près d’une cinquantaine de travailleurs sans-papiers, selon les policiers de la zone de Bruxelles-Ixelles sur place, ont manifesté lundi matin, de 10H30 à 12H30, sous les fenêtres du cabinet du ministre-président de la Région bruxelloise Rudi Vervoort, pour demander une régularisation par le travail. Une délégation était reçue de 09H00 à 12H00 par des représentants des cabinets de Rudi Vervoort et du ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin.

Les manifestants arboraient sur des pancartes le message “Une seule solution régularisation”. Des discours ont été prononcés, des slogans comme “Y’en a marre” chantés et un sans-papiers a slamé des revendications. Des tracts ont été distribués aux passants et des messages ont été portés à l’attention des automobilistes. Un collectif de travailleuses domestiques portait sur des t-shirts le texte “Vos toilettes propres, nos propres papiers!”.

Cette manifestation a été organisée par le Comité des travailleurs migrants avec et sans papiers de la CSC Bruxelles et par le Mouvement ouvrier chrétien (MOC) pour questionner les élus régionaux sur leurs positions en matière de régularisation du travail clandestin à l’approche des élections de mai prochain.

“On essayera de voir chaque parti politique, chaque cabinet ministériel qui s’occupe de la question du travail”, explique Pietro Tosi, animateur au MOC. “C’est 27 millions d’euros qui passent chaque année à la trappe à cause de la fraude sociale des patrons qui exploitent les travailleurs, les femmes et les jeunes sans-papiers. C’est ce qu’on pourrait gagner si on donne un permis de travail en Région bruxelloise à toutes ces personnes”. Il demande aussi l’application de la directive européenne Sanctions qui protège les travailleurs sans-papiers grâce à l’introduction d’un mécanisme de plaintes.

Pendant trois heures, la délégation a pu expliquer ses revendications, présenter son analyse genrée du travail illégal et donner en exemple des témoignages. Les représentants des cabinets ont discuté de leur stratégie 20-25.

L’avis d’initiative du 16 juin 2016 sur la migration économique et l’occupation des travailleurs étrangers, dans lequel le Conseil économique et social recommande d’ouvrir l’accès aux droits et protections sociales, est étudié dans ce cadre. Avec la 6e Réforme de l’Etat, le gouvernement bruxellois pourrait avoir un rôle plus important dans la délivrance de permis de travail. La délégation estime que les 120 amendes administratives et 40 avertissements émis en 2018 à l’encontre d’employeurs ne sont pas suffisants.

Belga

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18 février 2019 - 14h04
Modifié le 18 février 2019 - 14h04